Paul dans sa vie... 1 an après
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Paul dans sa vie... 1 an après
Je trouve ça tres réconfortant qu'une "dizaine de personnes, dans l'eau jusqu'aux cuisses, aient décidé de tenter d'aider et secourir la baleine à bec égarée dans la Tamise à Londres en glissant avec d'infinies précautions deux baches sous le cétacé, très affaibli, échoué sur une grève au milieu du fleuve. Une fois remplis d'air, ces éléments ont constitué quatre flotteurs de forme allongée, qui entouraient le corps du cétacé..." mais j'ai malgré tout le bourdon que cette baleine ait achevé là-bas son dernier voyage...
J'suis un peu trop fragile ce week-end mais j'en profite pour vous reparler de Paul que j'avais découvert sur mon FR3 régional (Normandie quoi :!: ) À plus de 70 ans, sur la commune manchoise d'Auderville, près de la Hague, Paul Bedel va arrêter l'exploitation de ses « ciaux » (un champ en patois du Cotentin), l'élevage de ses quelques vaches traites à la main, en plein champ et nourries en totale autonomie sur sa ferme. Paul Bedel est l'un des derniers représentants d'une agriculture qui n'en finit pas de disparaître, ou de résister, c'est selon. Un farfelu assureront ceux qui le regarderont depuis leur ultra-moderne certitude… Marginal donc, le bonhomme ? Pas si sûr ! Paul ne travaille pas au sein d'un « système », comme on dit. Il travaille dans sa vie, vit sa vie dans le travail.
« Moi je n'suis pas dans le folklore, je suis dans ma vie… »
Ce n'est plus nous qui regardons Paul, mais sa vie qui interroge la nôtre. Le décalage ainsi mis en scène raille l'agro-industrie du spectacle qui n'en peut plus de communiquer. L'agriculture « la plus naturelle possible » que Paul pratique depuis toujours s'accorde avant tout à la nature qui impose ses rythmes, et non à cette hypothétique demande après laquelle d'autres courent, jusqu'à l'obsession. La promo et les investissements, Paul, lui, connaît pas : « on a travaillé sur nous-mêmes le plus possible, jamais d'emprunts, ça ne m'a jamais réussi, on a été éduqué comme ça, par les vieux… » Si Paul est à la pointe de quelque chose, c'est de son Finisterre. Il en a une connaissance intuitive et nous en expose la géographie sensible qu'il s'est construite ainsi que le climat, avec lequel il compose quotidiennement. Sa seule paperasse à lui, c'est son carnet dans lequel il consigne ses observations, année après année, « depuis la mort du père ». Les maximes, c'est en pleine tempête qu'il les lâche, celles du mythique bon sens paysan : « le mauvais temps, c'est le temps qui dure trop longtemps ». Météo ou trop longue vie de labeur, on ne sait alors plus trop…
Paul aime sa campagne, malgré l'usine nucléaire, elle aussi venue d'un autre monde. Il ne lui a jamais vendu son âme : « cette fameuse usine, j'n'ai jamais été à l'intérieur… La Hague a été massacrée par ça,… ça ne nous plaisait pas tellement, mais ça a apporté beaucoup d'ouvrage, même à nous… » Paul n'idéalise pas sa vie. Il le fait savoir à sa manière. Il a faillit partir, fonder une famille. Mais, par devoir familial, et sous le poids d'un encouragement, pourtant amical, en forme aussi d'appel tacite au respect de l'ordre social établi - « faut pas lâcher, Paul ! » -, il a finalement renoncé à l'aventure ce jour de labour avec son père où il accepta que « [ses] mains prennent la suite des siennes… » Question personnelle irrésolue, doute ancien qui visiblement le taraude encore aujourd'hui, Paul se sent responsable du célibat de ses deux sœurs… Un droit d'aînesse bien lourd à porter ? Alors, rompus par les traites, harassés par un ultime battage, émus par la vente de leurs dernières bêtes, c'est songeurs et bien fatigués - mais sans regrets apparents - que, début 2004, Paul et ses sœurs ont raccroché, après une longue vie modelée par le labeur…
Cette série docu courant sur plusieurs samedi après-midi m'avait touchée et émue en 2004 et mardi soir dans la nuit, on reprend contact avec Paul plus d'un an après qu'il ait vendu ses trois dernières vaches et qu'il ait connu une petite gloire après la diffusion en régions de ce documaterre
À vous de voir les filles
J'suis un peu trop fragile ce week-end mais j'en profite pour vous reparler de Paul que j'avais découvert sur mon FR3 régional (Normandie quoi :!: ) À plus de 70 ans, sur la commune manchoise d'Auderville, près de la Hague, Paul Bedel va arrêter l'exploitation de ses « ciaux » (un champ en patois du Cotentin), l'élevage de ses quelques vaches traites à la main, en plein champ et nourries en totale autonomie sur sa ferme. Paul Bedel est l'un des derniers représentants d'une agriculture qui n'en finit pas de disparaître, ou de résister, c'est selon. Un farfelu assureront ceux qui le regarderont depuis leur ultra-moderne certitude… Marginal donc, le bonhomme ? Pas si sûr ! Paul ne travaille pas au sein d'un « système », comme on dit. Il travaille dans sa vie, vit sa vie dans le travail.
« Moi je n'suis pas dans le folklore, je suis dans ma vie… »
Ce n'est plus nous qui regardons Paul, mais sa vie qui interroge la nôtre. Le décalage ainsi mis en scène raille l'agro-industrie du spectacle qui n'en peut plus de communiquer. L'agriculture « la plus naturelle possible » que Paul pratique depuis toujours s'accorde avant tout à la nature qui impose ses rythmes, et non à cette hypothétique demande après laquelle d'autres courent, jusqu'à l'obsession. La promo et les investissements, Paul, lui, connaît pas : « on a travaillé sur nous-mêmes le plus possible, jamais d'emprunts, ça ne m'a jamais réussi, on a été éduqué comme ça, par les vieux… » Si Paul est à la pointe de quelque chose, c'est de son Finisterre. Il en a une connaissance intuitive et nous en expose la géographie sensible qu'il s'est construite ainsi que le climat, avec lequel il compose quotidiennement. Sa seule paperasse à lui, c'est son carnet dans lequel il consigne ses observations, année après année, « depuis la mort du père ». Les maximes, c'est en pleine tempête qu'il les lâche, celles du mythique bon sens paysan : « le mauvais temps, c'est le temps qui dure trop longtemps ». Météo ou trop longue vie de labeur, on ne sait alors plus trop…
Paul aime sa campagne, malgré l'usine nucléaire, elle aussi venue d'un autre monde. Il ne lui a jamais vendu son âme : « cette fameuse usine, j'n'ai jamais été à l'intérieur… La Hague a été massacrée par ça,… ça ne nous plaisait pas tellement, mais ça a apporté beaucoup d'ouvrage, même à nous… » Paul n'idéalise pas sa vie. Il le fait savoir à sa manière. Il a faillit partir, fonder une famille. Mais, par devoir familial, et sous le poids d'un encouragement, pourtant amical, en forme aussi d'appel tacite au respect de l'ordre social établi - « faut pas lâcher, Paul ! » -, il a finalement renoncé à l'aventure ce jour de labour avec son père où il accepta que « [ses] mains prennent la suite des siennes… » Question personnelle irrésolue, doute ancien qui visiblement le taraude encore aujourd'hui, Paul se sent responsable du célibat de ses deux sœurs… Un droit d'aînesse bien lourd à porter ? Alors, rompus par les traites, harassés par un ultime battage, émus par la vente de leurs dernières bêtes, c'est songeurs et bien fatigués - mais sans regrets apparents - que, début 2004, Paul et ses sœurs ont raccroché, après une longue vie modelée par le labeur…
Cette série docu courant sur plusieurs samedi après-midi m'avait touchée et émue en 2004 et mardi soir dans la nuit, on reprend contact avec Paul plus d'un an après qu'il ait vendu ses trois dernières vaches et qu'il ait connu une petite gloire après la diffusion en régions de ce documaterre
À vous de voir les filles
Poet- DJ LittéRieuse
- Nombre de messages : 909
Localisation : Sous les toits de la Normandie
Loisirs : dé-lire, boite à musique; étoiles et toiles, chemins de traverses
Date d'inscription : 31/05/2005
Re: Paul dans sa vie... 1 an après
Flute je travaillerais à ce moment là.. vous me raconterez??
Gé- Lez à l'aise
- Nombre de messages : 424
Emploi : Chef de groupe polyvalent (oui ça veut pas dire grand chose)
Loisirs : cinéma, tennis, guitare, sorties....
Date d'inscription : 26/09/2005
Re: Paul dans sa vie... 1 an après
Ben et le magnétoscope (désormais has been mais toujours utile faute de high tech ) ou le lecteur-enregistreur DVD : :idea: T'as pas ça chez toi pour enregistrer tes programmes quand t'es en vadrouille ou que tu dois assurer ton travail (de nuit alors ? ) ?
Ça n'a rien à voir avec nos problèmes existentiels liés à nos préférences et attirances amoureuse & sexuelles mais je vous assure que ce programme est enrichissant et invite à la réflexion sur ce que c'est que de vivre sur la Terre en ce XXIe siècle...
Ça n'a rien à voir avec nos problèmes existentiels liés à nos préférences et attirances amoureuse & sexuelles mais je vous assure que ce programme est enrichissant et invite à la réflexion sur ce que c'est que de vivre sur la Terre en ce XXIe siècle...
Poet- DJ LittéRieuse
- Nombre de messages : 909
Localisation : Sous les toits de la Normandie
Loisirs : dé-lire, boite à musique; étoiles et toiles, chemins de traverses
Date d'inscription : 31/05/2005
Re: Paul dans sa vie... 1 an après
Ah tiens oui, j'avais complètement oublié que j'avais un magneto!
Merci
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Gé- Lez à l'aise
- Nombre de messages : 424
Emploi : Chef de groupe polyvalent (oui ça veut pas dire grand chose)
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Date d'inscription : 26/09/2005
Re: Paul dans sa vie... 1 an après
Pas de quoi my duck
Donc, c'est dans la nuit de mardi à mercredi (mercredi 25 pour ton recorder ) dans la case de l'oncle Tom sur France3 à 0h45 : "Paul dans sa vie" donc :!:
Donc, c'est dans la nuit de mardi à mercredi (mercredi 25 pour ton recorder ) dans la case de l'oncle Tom sur France3 à 0h45 : "Paul dans sa vie" donc :!:
Poet- DJ LittéRieuse
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Localisation : Sous les toits de la Normandie
Loisirs : dé-lire, boite à musique; étoiles et toiles, chemins de traverses
Date d'inscription : 31/05/2005
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