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Gauche-droite-centre etc...

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Message par Nonette Mer 16 Mai 2007, 08:41

Un topic pour celles qui souhaitent discuter des nouveaux "glissements", "changements", "collaborations", "concertations", "trahisons" -les mots variant selon la position de chacun- qui ont vu le jour pendant cette campagne avec le passage d'un camp à l'autre de Besson, Tapie, probablement Allègre et Kouchner aujourd'hui (tu avais parfaitement raison Christina) ; les appels du pied d'un Bérou à l'électorat "gauche" pendant son envolée ; la drague du PS même divisé au "centre"-droit dans l'entre-deux-tours ; la récupération par la droite dure sarkozyste des thèses d'extrême-droite. Bref des changements visibles mais qui viennent de loin et qui sont probablement plus de fond.

Un très bon texte, à mes yeux et qui explique bien mieux que je ne suis capable de le faire le fond de ma pensée en ce qui concerne la "gauche". Ce texte est apparemment paru en tribune dans le Monde de l'édition de mardi 15 mai, signé Clémentine Autain et Olivier Martelli, chopé sur son blog : http://www.clementineautain.fr/

Pour une gauche “décomplexée”


Le nouveau must de la politique française, surtout à gauche, est la rénovation ou la refondation. Si les socialistes n’ont pas réussi, c’est parce qu’ils ont manqué leur aggiornamento. La faute incombe aux ringards, à ceux qui n’ont pas su “ décomplexer ” la gauche en l’ouvrant vers le centre, vers les modèles britannique ou italien. Étonnant travail d’appropriation du vocabulaire, légitimé par les “ grands penseurs ”, relayé par les médias. Quiconque ose expliquer que les fondamentaux de la gauche sont un socle nécessaire de toute reconstruction est irrémédiablement rangé au rayon des vieilles barbes. L’avenir est à la “ sortie de l’affrontement bloc contre bloc ”, nous expliquent en cœur Bayrou et Royal. Mais qui a donc gagné l’élection ? Un tenant de la droite molle ? Au contraire : pendant des années Sarkozy a cultivé tranquillement le terrain d’une droite fière d’elle-même, mobilisant l’électorat, notamment populaire, non pas aux marges mais au centre de l’idéologie d’une véritable “ contre-révolution libérale ”. Et c’est au moment où triomphe le héraut libéral autoritaire que l’on nous explique qu’il faut “ décomplexer ” la gauche en la portant… vers sa droite !

Ne nous laissons pas avoir. La gauche sociale-libérale ? On l’a déjà tentée, en Angleterre, en Allemagne ou en Italie. Si elle peut être séduisante un moment pour conjurer la droite dure, elle est porteuse de lourdes déceptions, propices à réactiver une droite encore plus rude qu’elle ne l’était auparavant. Cette orientation ne permet pas de changer en profondeur les conditions de vie du plus grand nombre et donc de gagner, massivement et durablement, les catégories populaires et les jeunes. C’est au cœur des cultures politiques, à droite comme à gauche, que les joutes électorales se perdent ou se gagnent ; pas aux franges incertaines des familles politiques.

Ce n’est pas surprenant, à un moment où la politique se remet à passionner et où les débats structurants portent sur le fond des projets de société. À partir de quoi construit-on du lien social et de l’efficacité ? Sur ce terrain-là, impossible de s’en tenir à des faux-fuyants. Comment peut-on nous faire croire que l’adaptation au marché est “ moderne ” quand la concurrence libre et non faussée produit tant de désastres humains et écologiques, de gabegie et de désordre social ! Comment parler d’ordre juste dans un système qui, par essence inégalitaire, déchire la société et oppose les individus les uns aux autres ? Le réalisme n’est pas dans l’acceptation de la norme de l’économie libérale, mais dans sa contestation et dans la recherche patiente et sans verbiage de son dépassement. La modernité n’est pas du côté d’une gauche qui renonce à être elle-même sur le fond, mais du côté d’une gauche bien dans ses baskets, sûre et fière d’elle-même.

Mais il est vrai, en même temps, que cette gauche assumée et “ décomplexée ” par sa gauche a besoin de balayer devant sa porte. Le temps n’est plus au yo-yo entre le renoncement et la conservation, l’abandon des principes ou l’enkystement dans les vieilles formes. Une gauche ambitieuse est une gauche qui ne renonce pas aux nécessaires ruptures, mais qui en repense de façon neuve les cohérences. Une gauche qui respecte son histoire et ses valeurs, mais qui n’hésite pas quand il le faut à bousculer ses habitudes, ses instruments de pensée critique, ses façons d’être même, et qui porte le renouvellement générationnel et culturel. Une gauche qui parle de la question sociale mais qui apporte des réponses sur tous les terrains, des droits humains à la démocratie, en passant par l’école, la culture ou les enjeux urbains. Une gauche qui ne confond plus tous égaux et tous les mêmes, la force de la solidarité et la dilution de l’individu dans le collectif, la passion de la mise en commun et la soumission à l’étatisme, la promotion du public et la fascination de l’administratif, les vertus de l’efficacité productive et le productivisme.

Si les classes populaires, les nouvelles générations, les milieux culturels, les intellectuels critiques ne se sentent plus portés par une dynamique de la gauche de transformation sociale, c’est parce que s’est construite, d’impasse soviétique en renoncements sociaux-démocrates, la démoralisation qui leur a fait perdre confiance dans les “ lendemains qui chantent ”. Mais c’est aussi pour une part parce que nous, les tenants obstinés de la transformation sociale, nous restons en panne. Et ce n’est pas qu’une question d’ego, de mécano stratégique ou de boutiques. C’est un enjeu de fond. Pour quoi nous battons-nous ? Pas seulement, en contre, pas seulement pour défendre des acquis, mais au nom d’une société différente, reposant sur d’autres valeurs, d’autres critères, d’autres manières de “ faire société ”.

Ou bien nous sommes capables de développer un projet cohérent, transformateur, tracé en positif, qui montre de façon visible qu’il continue des valeurs d’égalité, d’émancipation, de mise en commun, mais qu’il répond aux enjeux du monde contemporain et de façon critique pour sa propre histoire et pas seulement pour celle du capital ; ou bien nous nous engluons dans nos réflexes idéologiques et nos vieilles routines et laissons à d’autres les attributs de la modernité et de la rénovation. Or si le mouvement ouvrier fut expansif, jusque dans les années soixante, c’est parce qu’il sut à sa manière incarner une certaine vision de la modernité, alternative à celle du marché libre du capital en expansion.

Soyons sans complexes. Assumons notre histoire. Sachons en être fiers ; sachons donc la transformer.

Clémentine Autain (élue à Paris) et Roger Martelli (membre du PCF) sont co-directeurs du mensuel Regards.

Nonette
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Message par Christina Mer 16 Mai 2007, 18:48

Je vais te donner mon sentiments par apport à la soi-disante "ouverture" de Sarkozy vers les gens de gauche. C'est le moyen qu'il à trouver pour pouvoir abattre la gauche ainsi que Bayrou. Il veux juste régner en maitre absolu sans avoir un contre-pouvoir lui faisant face, j'ai peur qu'il y arrive et ce n'est pas pour moi acceptable, comme je n'accepte absolument pas tout ces gens de gauche qui pourrait le rejoindre et accepter par conséquence ses idées et sa conception de gouverner un pays.

Le PS doit effectivement se rénover de font en comble mais je ne croit pas qu'il arrivera a survivre en glissant vers la droite, mon avis est, qu'ils vont droit dans le mur. Pour moi cela me donne un sentiment (peut-être que je me trompe) c'est que leur seul but, est d'arriver au pouvoir par n'importe quel moyen plutot que de défendre leurs idées quitte a pactisé avec le diable. Ce n'est pas la conception que j'ai de la politique car pour moi, la politique c'est avant tout des idées, alors j'en veux a tout ces gens de gauches qui participe au démantèlement des idées pour lesquel on lutte depuit bien longtemps. Mais ils faut qu'ils sache que des personnes ne l'entendent pas de la même oreilles et qui vont continuer a resister.

2002 a fait beaucoup de mal "on a retenu la leçon" qu'ils on dit, mais ils on tout fait a l'envers.
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Message par tiijan Jeu 17 Mai 2007, 21:25

Quels que soient les discours des un(e)s et des autres, je ne peux m'empêcher d'avoir en tête les paroles de Micheal Moore, lors d'un ènième festival de Cannes: "attention, les français, en cèdant à la trouille et au sécuritarisme, vous êtes entrain de suivre le même chemin que nous... "... et je ne peux oublier non plus la leçon donnée par deux amis babas, à gauche jusqu'au bout des ongles, un truc du genre: "quand même, quand le PS est arrivé au pouvoir en 81, aussi peu à gauche qu'ait pu être sa politique, on a quand même senti une différence nette, depuis 2002, on sent la différence inverse.... faites gaffe en votant... " (celles qui ont entendu la leçon en question pourront peut être me donner leur opinion également)...

... tout ça pour conclure qu'aussi peu à gauche qu'aient pu être un Mitterrand et encore moins un Clinton, les pays dont ils ont eu respectivement la charge n'ont pas été du tout les mêmes que ceux de leurs successeurs respectifs, quoi qu'on en dise...

... et autant dans mes rèves, c'est une gauche bien à gauche et bien égalitaire que j'aimerais voir à la tête du monde, autant je pense qu'une gauche un peu plus à droite de la gauche, c'est probablement la seule que le monde soit capable d'accepter pour l'instant et ça serait quand même bien moins pire que ce qui nous arrive en ce moment... donc, aussi à gauche que je voudrais voir le monde, je préfère tellement le voir aux mains des "démocrates" que des "républicains", que je laisserais les partis s'orienter légèrement vers la droite, si ça leur donne une chance de battre l'extrème de la droite...
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Message par Invité Sam 02 Juin 2007, 08:27

un autre texte qui fait sens sur la situation actuelle :

Populisme français


Il y a quelque chose de fascinant dans cette sorte de marche du tigre qui, en France, a conduit M. Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. L’indéniable génie politique dont il a fait preuve tout au long de la campagne, ce mélange de volontarisme, d’autorité, de personnalisation, de provocation, de nationalisme et de libéralisme, conjugué à un art oratoire brillant et à une redoutable intelligence des communications de masse, lui ont permis, grâce aussi au soutien massif du pouvoir médiatique et du pouvoir économique, de s’imposer avec une netteté manifeste.

Ce qui a stupéfié ensuite, c’est cette désinvolture intellectuelle qui l’a conduit à trancher le débat sur les lignes de démarcation séparant la droite et la gauche. Des analystes se demandaient si, bousculées par la mondialisation néolibérale, ces lignes avaient bougé. M. Sarkozy a décidé. Et prouvé, par la composition de son premier gouvernement, que le périmètre de la droite inclut désormais, en effet, une bonne part du Parti socialiste, en tout cas son aile « sociale-libérale ». A cet égard, le nouvel exécutif (dont pas moins de quatre membres – MM. Bernard Kouchner, Eric Besson, Jean-Pierre Jouyet et Martin Hirsch – viennent de la gauche) ne fait que refléter la droitisation de la société française. Une droitisation paradoxale alors que la souffrance sociale n’a cessé d’augmenter. Et que, depuis 1995, les luttes demeurent vives dans un monde du travail durement frappé par la précarisation, la sous-traitance, les délocalisations et le chômage.

L’ère du gaullisme s’achève, remplacée par celle du sarkozysme, soit un populisme français qui – en les captivant par une illusion de mouvement et d’ouverture qualifiés de « modernes », voire de « progressistes » – se propose de rassembler en son sein toutes les droites, des lepénistes aux sociaux-libéraux, sans oublier les centristes. Et dont les sources d’inspiration principales sont : le modèle républicain néoconservateur aux Etats-Unis, M. Silvio Berlusconi en Italie et M. José María Aznar en Espagne. Trois expériences, soit dit en passant, désavouées récemment par les électeurs de ces pays.

Le nouvel échec de la gauche constitue, en premier lieu, une défaite intellectuelle. Ne pas avoir produit, par immobilisme, par coupure avec les couches populaires ou par incapacité, une nouvelle théorie politique pour la construction d’une France plus juste, alors que toutes les structures de la société ont été chamboulées depuis quinze ans par le brutal effondrement de l’Union soviétique et par l’essor dévastateur de la mondialisation néolibérale, a fini par se révéler suicidaire. La gauche a perdu la bataille des idées. Et cela depuis que son expérience gouvernementale l’a conduite à bloquer les salaires, à fermer des usines, à supprimer des emplois, à liquider les bassins industriels et à privatiser une partie du secteur public. Bref, depuis qu’elle a accepté la mission historique, contraire à son essence, d’« adapter » la France à la globalisation, de la « moderniser » aux dépens des salariés et au profit du capital. Là est l’origine de la défaite actuelle.

Rejeter sur les grands médias – qui constituent désormais l’appareil idéologique principal du système – la responsabilité de la déroute relève de la plainte infantile ou de l’impuissance. Car la nouvelle hiérarchie des pouvoirs, établie par la mondialisation néolibérale, place évidemment au sommet, comme premier pouvoir, le pouvoir économique et financier, suivi du pouvoir médiatique, mercenaire du précédent. Ce duo dominant maîtrise le pouvoir politique. Lequel, dans les démocraties d’opinion, à l’âge de la globalisation, ne se conquiert donc qu’avec le consentement complice des deux premiers.

Cette évidence, la « gauche de la gauche » n’en a pas tenu compte non plus, qui, malgré la richesse de ses propositions, a offert le plus souvent un spectacle consternant de désunion et d’égotisme. Pour l’ensemble de la gauche, cette défaite est décisive. Elle marque la fin d’un temps. Et la contraint à une indispensable refondation. Pour construire enfin, comme on le dit ces temps-ci en Amérique latine, un « socialisme du XXIe siècle ».

Ignacio Ramonet

http://www.monde-diplomatique.fr/2007/06/RAMONET/14842

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