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Re: votre poème préféré ?
I CANNOT live with you,
It would be life,
And life is over there
Behind the shelf
The sexton keeps the key to,
Putting up
Our life, his porcelain,
Like a cup
Discarded of the housewife,
Quaint or broken;
A newer Sèvres pleases,
Old ones crack.
I could not die with you,
For one must wait
To shut the other’s gaze down,
You could not.
And I, could I stand by
And see you freeze,
Without my right of frost,
Death’s privilege?
Nor could I rise with you,
Because your face
Would put out Jesus’,
That new grace
Glow plain and foreign
On my homesick eye,
Except that you, than he
Shone closer by.
They ’d judge us—how?
For you served Heaven, you know,
Or sought to;
I could not,
Because you saturated sight,
And I had no more eyes
For sordid excellence
As Paradise.
And were you lost, I would be,
Though my name
Rang loudest
On the heavenly fame.
And were you saved,
And I condemned to be
Where you were not,
That self were hell to me.
So we must keep apart,
You there, I here,
With just the door ajar
That oceans are,
And prayer,
And that pale sustenance,
Despair!
E.D
It would be life,
And life is over there
Behind the shelf
The sexton keeps the key to,
Putting up
Our life, his porcelain,
Like a cup
Discarded of the housewife,
Quaint or broken;
A newer Sèvres pleases,
Old ones crack.
I could not die with you,
For one must wait
To shut the other’s gaze down,
You could not.
And I, could I stand by
And see you freeze,
Without my right of frost,
Death’s privilege?
Nor could I rise with you,
Because your face
Would put out Jesus’,
That new grace
Glow plain and foreign
On my homesick eye,
Except that you, than he
Shone closer by.
They ’d judge us—how?
For you served Heaven, you know,
Or sought to;
I could not,
Because you saturated sight,
And I had no more eyes
For sordid excellence
As Paradise.
And were you lost, I would be,
Though my name
Rang loudest
On the heavenly fame.
And were you saved,
And I condemned to be
Where you were not,
That self were hell to me.
So we must keep apart,
You there, I here,
With just the door ajar
That oceans are,
And prayer,
And that pale sustenance,
Despair!
E.D
Phaon Orpheus- Lez'er moi entrer !
- Nombre de messages : 6
Date d'inscription : 08/01/2008
Re: votre poème préféré ?
COLUMBATIM
Dans ce lit, aux molles clartés
Tombant d'une lampe d'albâtre,
Voyez s'entrelacer, s'ébattre
Deux serpents, deux jeunes beautés.
Des serpents ! non ce sont des cygnes
Par la grâce et par la fraîcheur,
L'aile frémit en sa blancheur,
Brisant les ombres et les lignes.
Pourquoi ces soupirs, ces sanglots,
Couple ardent, dont le sein palpite ?
La fureur de Sapho t'agite :
Ensemble vous videz à flots
Vos coupes de chair, loin de l'homme,
O précieuses de Sodome !
HENRI CANTEL
J'aime assez ça!
Dans ce lit, aux molles clartés
Tombant d'une lampe d'albâtre,
Voyez s'entrelacer, s'ébattre
Deux serpents, deux jeunes beautés.
Des serpents ! non ce sont des cygnes
Par la grâce et par la fraîcheur,
L'aile frémit en sa blancheur,
Brisant les ombres et les lignes.
Pourquoi ces soupirs, ces sanglots,
Couple ardent, dont le sein palpite ?
La fureur de Sapho t'agite :
Ensemble vous videz à flots
Vos coupes de chair, loin de l'homme,
O précieuses de Sodome !
HENRI CANTEL
J'aime assez ça!
Re: votre poème préféré ?
Un Parfum l'Interdit ...
Sous sa douche
Elle frotte
Avec un gant soyeux
La plaie
Du Mystère de la vie...
Mais
Mon baiser
N'a toujours pas franchi
Ses lèvres...
Ni l'amour
Ses genoux serrés
R Bellon
d'autres à venir...
Sous sa douche
Elle frotte
Avec un gant soyeux
La plaie
Du Mystère de la vie...
Mais
Mon baiser
N'a toujours pas franchi
Ses lèvres...
Ni l'amour
Ses genoux serrés
R Bellon
d'autres à venir...
Re: votre poème préféré ?
LE CLITORIS
Le clitoris en fleur, que jalousent les roses,
Aspire sous la robe, à l'invincible amant ;
Silence, vent du soir ! taisez-vous, cœurs moroses !
Un souffle a palpité sous le blanc vêtement.
Béatrix, Héloïse , Eve, Clorinde , Elvire ,
Héroïnes d'amour, prêtresses de l'art pur,
Chercheuses d'infini, cachez-vous de l'azur !
D'astre en astre montez, aux accents de la lyre
Loin des soupirs humains ; plus haut, plus haut encor,
Volez, planez, rêvez parmi les sphères d'or !
Le printemps fait jaillir les effets hors des causes ;
La lune irrite, ô mer ! ton éternel tourment,
Et le désir en flamme ouvre amoureusement
Le clitoris en fleur qui jalouse les roses.
H. Cantel poète du XIX em siècle
ce lui là va sur mon blog demain!!!
Le clitoris en fleur, que jalousent les roses,
Aspire sous la robe, à l'invincible amant ;
Silence, vent du soir ! taisez-vous, cœurs moroses !
Un souffle a palpité sous le blanc vêtement.
Béatrix, Héloïse , Eve, Clorinde , Elvire ,
Héroïnes d'amour, prêtresses de l'art pur,
Chercheuses d'infini, cachez-vous de l'azur !
D'astre en astre montez, aux accents de la lyre
Loin des soupirs humains ; plus haut, plus haut encor,
Volez, planez, rêvez parmi les sphères d'or !
Le printemps fait jaillir les effets hors des causes ;
La lune irrite, ô mer ! ton éternel tourment,
Et le désir en flamme ouvre amoureusement
Le clitoris en fleur qui jalouse les roses.
H. Cantel poète du XIX em siècle
ce lui là va sur mon blog demain!!!
Re: votre poème préféré ?
Vainement ton orgueil veut cacher ta beauté :
Mon oeil, toucher lointain, plein de flamme et d'extase,
Soulève le velours, perce les plis de gaze,
Et ton corps m'apparaît en pleine nudité
Comme le vendangeur, amoureux de ses vignes,
Parmi les pampres verts compte les grappes d'or,
Je visite les fruits de mon jeune trésor,
Te respire les fleurs qui parfument les lignes.
L'artiste et le poète ont seuls ce don charmant
De déchirer de loin les voiles et vêtement
Pour baiser au grand jour la beauté toute nue.
J'ouvre l'écrin vivant de tes secrets bijoux ;
Mes doigts semblent palper ta cuisse, tes genoux,
Et jusqu'au clitoris ma langue s'insinue.
Henri Cantel. (1869)
Mon oeil, toucher lointain, plein de flamme et d'extase,
Soulève le velours, perce les plis de gaze,
Et ton corps m'apparaît en pleine nudité
Comme le vendangeur, amoureux de ses vignes,
Parmi les pampres verts compte les grappes d'or,
Je visite les fruits de mon jeune trésor,
Te respire les fleurs qui parfument les lignes.
L'artiste et le poète ont seuls ce don charmant
De déchirer de loin les voiles et vêtement
Pour baiser au grand jour la beauté toute nue.
J'ouvre l'écrin vivant de tes secrets bijoux ;
Mes doigts semblent palper ta cuisse, tes genoux,
Et jusqu'au clitoris ma langue s'insinue.
Henri Cantel. (1869)
Re: votre poème préféré ?
MALGRÉ...
Malgré la pointe, au coin de ta bouche de femme,
Du sourire mauvais d'un Lorenzaccio,
Mes yeux, où vit la flamme obscure de mon âme,
Feront baisser tes yeux troubles comme de l'eau.
- Je brûlerai ton rire et tes yeux ! Mes mains sûres
Prendront ton coeur plein de passé comme d'un mal,
Et je regonflerai toute la flétrissure
Sous mon souffle à jamais puissant et virginal.
Tu sentiras sur toi la force de mes poignes
A travers la douceur des dix ongles dorés,
Et, de tout mon amour qui maîtrise et qui soigne,
Je te posséderai ! Je te posséderai !...
Malgré...Lucie Delarue-Mardrus
Malgré la pointe, au coin de ta bouche de femme,
Du sourire mauvais d'un Lorenzaccio,
Mes yeux, où vit la flamme obscure de mon âme,
Feront baisser tes yeux troubles comme de l'eau.
- Je brûlerai ton rire et tes yeux ! Mes mains sûres
Prendront ton coeur plein de passé comme d'un mal,
Et je regonflerai toute la flétrissure
Sous mon souffle à jamais puissant et virginal.
Tu sentiras sur toi la force de mes poignes
A travers la douceur des dix ongles dorés,
Et, de tout mon amour qui maîtrise et qui soigne,
Je te posséderai ! Je te posséderai !...
Malgré...Lucie Delarue-Mardrus
Re: votre poème préféré ?
Lucie Delarue-Mardrus
POSSESSION
Un frôlement suffit pour abattre ma force,
Un frôlement de mon amante.
Quand sa bouche frémit sur ma bouche dormante,
Son baiser entre en moi comme une lame torse.
Mais, par certaines nuits, si nous couchons ensemble,
Je ne suis plus rien qu'une proie
Qui se débat contre elle et rit et pleure et tremble,
Et va mourir de joie, et va mourir de joie !...
Elle est belle... Je l'aime... Ah ! quelle chose au monde
Pourrait m'arracher d'elle
Qui tendit à jamais cette corde profonde
Dans mon âme d'orgueil si sombre et si charnelle ?...
j'adoreeeeeeeee!
POSSESSION
Un frôlement suffit pour abattre ma force,
Un frôlement de mon amante.
Quand sa bouche frémit sur ma bouche dormante,
Son baiser entre en moi comme une lame torse.
Mais, par certaines nuits, si nous couchons ensemble,
Je ne suis plus rien qu'une proie
Qui se débat contre elle et rit et pleure et tremble,
Et va mourir de joie, et va mourir de joie !...
Elle est belle... Je l'aime... Ah ! quelle chose au monde
Pourrait m'arracher d'elle
Qui tendit à jamais cette corde profonde
Dans mon âme d'orgueil si sombre et si charnelle ?...
j'adoreeeeeeeee!
Re: votre poème préféré ?
FURIEUSEMENT
Je veux te prendre, toi que je tiens haletante
Contre mes seins, les yeux de noirs de consentement ;
Je veux te posséder comme un amant,
Je veux te prendre jusqu'au cœur !...Je veux te prendre !...
Ah ! rouler ma nudité sur ta nudité,
Te fixer, te dévorer les yeux jusqu'à l'âme,
Te vouloir, te vouloir !... Et n'être qu'une femme
Sur le bord défendu de la félicité !...
Et m'assouvir d'une possession ingrate
Qui voudrait te combler, t'atteindre, t'éventrer,
Et qui n'est rien qu'un geste vain d'ongle fardé
Fouillant de loin ta chair profonde et délicate !...
Lucie Delarue-Mardrus
Je veux te prendre, toi que je tiens haletante
Contre mes seins, les yeux de noirs de consentement ;
Je veux te posséder comme un amant,
Je veux te prendre jusqu'au cœur !...Je veux te prendre !...
Ah ! rouler ma nudité sur ta nudité,
Te fixer, te dévorer les yeux jusqu'à l'âme,
Te vouloir, te vouloir !... Et n'être qu'une femme
Sur le bord défendu de la félicité !...
Et m'assouvir d'une possession ingrate
Qui voudrait te combler, t'atteindre, t'éventrer,
Et qui n'est rien qu'un geste vain d'ongle fardé
Fouillant de loin ta chair profonde et délicate !...
Lucie Delarue-Mardrus
Re: votre poème préféré ?
Ondine
Ton rire est clair, ta caresse est profonde,
Tes froids baisers aiment le mal qu’ils font ;
Tes yeux sont bleus comme un lotus sur l’onde,
Et les lys d’eau sont moins purs que ton front.
Ta forme fuit, ta démarche est fluide,
Et tes cheveux sont de légers roseaux ;
Ta voix ruisselle ainsi qu’un flot perfide ;
Tes souples bras sont pareils aux roseaux,
Aux longs roseaux des fleuves, dont l’étreinte
Enlace, étouffe, étrangle savamment,
Au fond des flots, une agonie éteint
Dans un nocturne évanouissement.
____________(Études et préludes, 1901)
Cri
Tes yeux bleus, à travers leurs paupières mi-closes,
Recèlent la lueur des vagues trahisons.
Le souffle violent et fourbe de ces roses
M'enivre comme un vin où dorment les poisons…
Vers l'heure où follement dansent les lucioles,
L'heure où brille à nos yeux le désir du moment,
Tu me redis en vain les flatteuses paroles…
Je te hais et je t'aime abominablement.
____________(Études et préludes, 1901)
De Renée Vivien (oui le vivien de mon pseudo lol).
Ton rire est clair, ta caresse est profonde,
Tes froids baisers aiment le mal qu’ils font ;
Tes yeux sont bleus comme un lotus sur l’onde,
Et les lys d’eau sont moins purs que ton front.
Ta forme fuit, ta démarche est fluide,
Et tes cheveux sont de légers roseaux ;
Ta voix ruisselle ainsi qu’un flot perfide ;
Tes souples bras sont pareils aux roseaux,
Aux longs roseaux des fleuves, dont l’étreinte
Enlace, étouffe, étrangle savamment,
Au fond des flots, une agonie éteint
Dans un nocturne évanouissement.
____________(Études et préludes, 1901)
Cri
Tes yeux bleus, à travers leurs paupières mi-closes,
Recèlent la lueur des vagues trahisons.
Le souffle violent et fourbe de ces roses
M'enivre comme un vin où dorment les poisons…
Vers l'heure où follement dansent les lucioles,
L'heure où brille à nos yeux le désir du moment,
Tu me redis en vain les flatteuses paroles…
Je te hais et je t'aime abominablement.
____________(Études et préludes, 1901)
De Renée Vivien (oui le vivien de mon pseudo lol).
Vivien59- Lez'er moi entrer !
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Loisirs : Theatre, cinéma, musique, lecture, écriture...
Date d'inscription : 24/05/2008
Re: votre poème préféré ?
Merci Vivien 59 d'avoir cité cette grande dame, Renée Vivien, cette folle lesbienne a qui nous devons beaucoup. Je t'embrasse.
cleis- Ne se Lez pas faire
- Nombre de messages : 1073
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Date d'inscription : 02/06/2005
Re: votre poème préféré ?
Trop fatiguée pour me lever chercher un exemplaire du Spleen de Paris ou des Fleurs du Mal, je mettrai donc des poèmes (j'avais écrit "problèmes"... gni !) plus exacts -gone, comme hexagone HAHA, bon bien sûr il ne faut pas prononcer -ts-, sinon ça ne fonctionne pas.- une autre fois.
Bonsoir, mes poètes favoris sont CHARLES BAUDELAIRE et BORIS VIAN (Je voudrais pas crever... L'intégralité de son oeuvre en fait -mis à part ses "romans noirs", tel J'irai cracher sur vos tombes-, même quand il ne s'agit pas de poèmes, c'est de la Poésie...) .
.
Bonsoir, mes poètes favoris sont CHARLES BAUDELAIRE et BORIS VIAN (Je voudrais pas crever... L'intégralité de son oeuvre en fait -mis à part ses "romans noirs", tel J'irai cracher sur vos tombes-, même quand il ne s'agit pas de poèmes, c'est de la Poésie...) .
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Space Monkey.- Lez à l'aise
- Nombre de messages : 62
Date d'inscription : 15/07/2008
Re: votre poème préféré ?
Je fais aussi partie de celles qui adorent Baudelaire.
Quand j'étais ado, pas eu besoin de l'avoir au programme pour engloutir Les Fleurs du Mal et le Spleen de Paris...
Mais en ce moment, le poème qui me touche + concerne tout simplement ma Normandie : il s'agit de "L'Odeur de mon Pays", de Lucie Delarue-Mardrus, poème appris à l'école primaire, il me semble et dont les vers me sont revenus bizarrement depuis que je suis partie de ma Normandie.
Quand j'étais ado, pas eu besoin de l'avoir au programme pour engloutir Les Fleurs du Mal et le Spleen de Paris...
Mais en ce moment, le poème qui me touche + concerne tout simplement ma Normandie : il s'agit de "L'Odeur de mon Pays", de Lucie Delarue-Mardrus, poème appris à l'école primaire, il me semble et dont les vers me sont revenus bizarrement depuis que je suis partie de ma Normandie.
L'Odeur de mon pays
L'odeur de mon pays était dans une pomme.
Je l'ai mordue avec les yeux fermés du somme,
Pour me croire debout dans un herbage vert.
L'herbe haute sentait le soleil et la mer,
L'ombre des peupliers y allongeaient des raies,
Et j'entendais le bruit des oiseaux, plein les haies,
Se mêler au retour des vagues de midi...
Combien de fois, ainsi, l'automne rousse et verte
Me vit-elle, au milieu du soleil et, debout,
Manger, les yeux fermés, la pomme rebondie
De tes prés, copieuse et forte Normandie ?...
Ah! je ne guérirai jamais de mon pays!
N'est-il pas la douceur des feuillages cueillis
Dans la fraîcheur, la paix et toute l'innocence?
Et qui donc a jamais guéri de son enfance ?...
Lucie DELARUE-MARDRUS, Ferveur (1902)
L'odeur de mon pays était dans une pomme.
Je l'ai mordue avec les yeux fermés du somme,
Pour me croire debout dans un herbage vert.
L'herbe haute sentait le soleil et la mer,
L'ombre des peupliers y allongeaient des raies,
Et j'entendais le bruit des oiseaux, plein les haies,
Se mêler au retour des vagues de midi...
Combien de fois, ainsi, l'automne rousse et verte
Me vit-elle, au milieu du soleil et, debout,
Manger, les yeux fermés, la pomme rebondie
De tes prés, copieuse et forte Normandie ?...
Ah! je ne guérirai jamais de mon pays!
N'est-il pas la douceur des feuillages cueillis
Dans la fraîcheur, la paix et toute l'innocence?
Et qui donc a jamais guéri de son enfance ?...
Lucie DELARUE-MARDRUS, Ferveur (1902)
Re: votre poème préféré ?
Tristesse
J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaîté ;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.
Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.
Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.
Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste en ce monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.
Alfred de Musset
J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaîté ;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.
Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.
Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.
Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste en ce monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.
Alfred de Musset
Elwenn- Ne se Lez pas faire
- Nombre de messages : 4797
Date d'inscription : 06/07/2008
Re: votre poème préféré ?
Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud
1870
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud
1870
titouana- Ne lez'ine pas avec les mots !
- Nombre de messages : 5721
Age : 88
Localisation : un peu loin DTC !
Emploi : savoir accommoder le social à toutes les saucisses
Loisirs : Courir avec mon chien Gamembert
Date d'inscription : 12/10/2007
Re: votre poème préféré ?
Chanson
Comment oublier le pli lourd
De tes belles hanches sereines,
L’ivoire de la chair où court
Un frémissement bleu de veines ?
N’as-tu pas senti qu’un moment,
Ivre de ses angoisses vaines,
Mon âme allait éperdument
Vers tes chères lèvres lointaines ?
Et comment jamais retrouver
L'identique extase farouche,
T'oublier, revivre et rêver
Comme j'ai rêvé sur ta bouche ?
____________(Études et préludes, 1901)
Renée Vivien
Re: votre poème préféré ?
Une petite envie de déterrer un post...
Et de faire partager ma redécouverte de mon vendredi soir.
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.
Celui qui craint les eaux, qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.
La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.
Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.
Pierre de Marbeuf, Recueil des vers, 1628
Et de faire partager ma redécouverte de mon vendredi soir.
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.
Celui qui craint les eaux, qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.
La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.
Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.
Pierre de Marbeuf, Recueil des vers, 1628
Elwenn- Ne se Lez pas faire
- Nombre de messages : 4797
Date d'inscription : 06/07/2008
Re: votre poème préféré ?
Un poème lut un soir de rupture....
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !
Paul Verlaine
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !
Paul Verlaine
iphis- Lez à l'aise
- Nombre de messages : 75
Age : 42
Localisation : Parisienne mais Finistérienne d' origine
Emploi : Bonjour, contrôle d' identité...
Loisirs : Expos, concerts, ciné, lecture...photo depuis peu ainsi que la cuisine pour me détendre
Date d'inscription : 25/10/2008
Re: votre poème préféré ?
La douleur, c'est le point de rage
Où le sort le plus redouté
Vient défier notre courage
La douleur, c'est la volonté,
La volonté des coeurs sans bornes,
Bondissant comme des taureaux,
Qui, le front dur, le regard morne,
L'épée ancrée entre les cornes,
Sont étonnés de souffrir trop !
Ô volonté simple et féroce,
Que tout méprise et veut dompter,
Toi qui connait la gloire atroce
De ne pouvoir pas accepter,
C'est toi l'horreur et la noblesse
Du désir, qui triste, assagi,
Ne saigne plus quand tout le blesse,
Et qui se tait quand il rugit !
ANNA DE NOAILLES ...la douleur c'est la volonté
Où le sort le plus redouté
Vient défier notre courage
La douleur, c'est la volonté,
La volonté des coeurs sans bornes,
Bondissant comme des taureaux,
Qui, le front dur, le regard morne,
L'épée ancrée entre les cornes,
Sont étonnés de souffrir trop !
Ô volonté simple et féroce,
Que tout méprise et veut dompter,
Toi qui connait la gloire atroce
De ne pouvoir pas accepter,
C'est toi l'horreur et la noblesse
Du désir, qui triste, assagi,
Ne saigne plus quand tout le blesse,
Et qui se tait quand il rugit !
ANNA DE NOAILLES ...la douleur c'est la volonté
nateka- Lez à l'aise
- Nombre de messages : 431
Age : 54
Localisation : Picardie
Emploi : Zeste de prof
Loisirs : Cinéma, littérature, randonnée, sports
Date d'inscription : 10/10/2011
Re: votre poème préféré ?
A une passante
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair...puis la nuit!_Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l' éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ö toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
Charles Baudelaire.
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair...puis la nuit!_Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l' éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ö toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
Charles Baudelaire.
diane3034- Lez à l'aise
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Date d'inscription : 09/12/2011
Re: votre poème préféré ?
Je constate que Charles Baudelaire est très apprécié, ça fait plaisir.
Le mien :
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, Ô frères implacables !
Charles Baudelaire
Mystik- Lez à l'aise
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