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Message par fitzouille Jeu 08 Fév 2007, 15:08

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Message par La-garance-voyageuse Mer 07 Mar 2007, 17:10

Un truc que j'avais posté sur un autre forum

Extrait d'un article de Susan George* dans la revue « Manière de Voir » N°81 Juin-Juillet 2005


L’opposition aux Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) repose sur plusieurs constats : le caractère irréversible de la pollution environnementale qu’ils peuvent provoquer, la volonté d’une poignée de grandes entreprises de contrôler des marchés potentiellement gigantesques, la tentative de mainmise des intérêts économiques et politiques américains sur l’Europe et sur le reste du monde avec le soutien actif de la Commission européenne.

La culture commerciale des OGM s’étend rapidement. En 2000, quelque 45 millions d’hectares étaient plantés dans le monde : USA 68 %, Argentine 23%, Canada 7% et la Chine 1%.
Le maïs et le soja couvrent plus des 4/5ème de ces surfaces, le colza, le coton et les pommes de terre venant loin derrière. Le chiffre d’affaires annuel du marché mondial des semences s’élève à plus de 45 milliards d’euros, mais 80% des agriculteurs, surtout ceux du Sud, n’ont pas encore renoncé à les conserver d’une année sur l’autre et à les échanger avec des voisins au lieu de les acheter. Les transnationales des semences visent donc une triple expansion : géographique, variétale et commerciale.

Leur domaine d’intervention dépasse les seules semences : elles produisent et commercialisent également pesticides et herbicides, et parfois des produits pharmaceutiques. Monsanto, Syngenta, Aventis, DuPont, Dow et quelques autres géantes du secteur sont toutes issues de fusions et d’acquisitions créatrices de synergies internes. Elles s’auto-désignent comme entreprises des « sciences de la vie », mais leur objectif est de breveter à la fois les gènes, les semences et toutes les technologies qui leur sont associées afin de s’assurer rien moins que le contrôle effectif de l’agriculture mondiale.(…)

Aux USA, 5 entreprises contrôlent presque les 9/10ème des semences OGM, ainsi que les pesticides et herbicides qui leur sont associés, avec Monsanto en leader absolu. Pour cet oligopole, tous les moyens sont bons pour combattre les opposants aux OGM.

Deux chercheurs de l’université de Californie à Berkeley, David Quist et Ignacio Chapela, l’ont appris à leurs dépens après avoir publié, en novembre 2001, un article dans la prestigieuse revue «Nature»(1). Ils y annoncent des traces de maïs OGM détectées dans les variétés de maïs mexicains indigènes. C’était déjà très grave, car le Mexique est le berceau mondial du maïs ; pour protéger ce patrimoine génétique irremplaçable, le gouvernement a décrété, en 1998, un moratoire sur la culture du maïs OGM, ce qui n’empêche d’ailleurs pas des firmes biotechnologiques de posséder encore de nombreux champs expérimentaux un peu partout dans le pays. Mais les deux chercheurs affirmaient aussi que l’ADN génétiquement modifié s’est fragmenté et s’est déplacé de manière imprévisible dans le génome du maïs local atteint. Si personne ne pouvait contester la première affirmation –la contamination-, la seconde constituait une véritable bombe mettant en cause la propagande de l’industrie biotechnologique, qui prétend que les gènes ne se déplacent jamais de l’endroit précis où ils ont été introduits dans le génome. La guerre était déclenchée.

En 1997, Monsanto avait failli se retrouver acculé à la faillite à cause de sa campagne agressive en faveur des OGM. Pour ne plus commettre les mêmes erreurs, elle s’était attaché les services d’une entreprise de relations publiques, le Bivings Group, spécialiste de la manipulation sur Internet. Cette officine orchestra en catimini une campagne sur la Toile afin de dénigrer les chercheurs de Berkeley. Elle recruta des scientifiques liés à l’industrie pour contester leurs travaux et alla jusqu’à utiliser des individus fictifs pour envenimer le débat(2). Cette campagne virulente porta ses fruits et aboutit à la décision sans précédent de « Nature » de désavouer la publication de l’article incriminé(3).

Contrairement aux Académies des sciences et de médecine françaises(4), la British Medical Association et la Royal Society britannique, comme beaucoup d’autres chercheurs indépendants, se sont penchés sur les dangers de la culture OGM en plein champ(5). Il est désormais établi que les échanges de pollen entre OGM et plantes cultivées ou sauvages sont courants. Selon la culture et son type de pollinisation, cette pollution s’étend bien au-delà des limites officielles fixées pour « protéger » les champs voisins ; elle contamine d’autres espèces, et pas seulement celles qui en sont génétiquement les plus proches.

(…) On sait également que les OGM, conçus pour résister aux herbicides et aux pesticides, provoquent l’évolution de super-mauvaises herbes et de super-prédateurs. Ils peuvent envahir le patrimoine génétique dont l’agriculture dépend et en réduire la variété. Bref, la culture d’OGM, si elle ne se fait pas en milieu confiné, constitue une grave et irréversible irresponsabilité écologique.

Ainsi au Canada, où la production commerciale du colza OGM a débuté en 1997, le Centre de recherche du ministère de l’agriculture, à Saskatoon, peut affirmer que le « pollen et les semences se sont tellement éparpillés qu’il est désormais difficile de cultiver des variétés traditionnelles ou organiques (biologiques) de colza sans qu’elles soient contaminées ». On en est arrivé à une situation où, pour tenter d’enrayer les critiques Monsanto a dû proposer aux agriculteurs canadiens d’envoyer des équipes pour arracher manuellement le colza OGM qui envahit des champs où il n’a jamais été semé. Sélectionné pour résister aux herbicides, il est devenu « absolument impossible à contrôler » d’après un scientifique de l’université du Manitoba(6).

Bref, les entreprises des « sciences de la vie » se comportent comme si Darwin n’avait jamais existé : comme si la résistance des organismes vivants aux pesticides et aux herbicides n’augmentait pas de génération en génération ; comme si l’on n’avait pas connu l’expérience désastreuse du DDT.

La mise en culture d’OGM serait-elle alors justifiée par des gains économiques, ne serait-ce qu’à court terme ? Même pas. Malgré des subventions atteignant plusieurs milliards de dollars, les agriculteurs américains qui se sont lancés dans cette aventure ont non seulement perdu beaucoup d’argent, mais ont dû faire face à des infestations végétales ultra-résistantes(7).

Le seuls et uniques bénéficiaires des cultures OGM sont les grandes firmes de la biotechnologie et leurs soutiens politiques aux USA et en Europe.(…)

* Susan George : (à l’époque) Vice-présidente d’Attac France auteur du « Rapport Lugano » Fayard, Paris, 2002, de « Remettre l’OMC à sa place », Mille et une nuits, Paris, 2001, et avec Martin Wolf, de « Pour ou contre la mondialisation libérale », Grasset, Paris, 2002.

(1): David Quist et Ignacio Chapela, « Transgenic DNA introgressed into traditional maize landraces in Oaxaca, Mexico » Nature, Londres, vol. n°4141, 29 novembre 2001.

(2): Lire l’enquête de Georges Monbiot, « The Fake Persuaders », The Guardian, Londres 29 mai 2002.

(3) : À la mi-juillet 2003, le contrat de M. Chapela avec l’université de Berkeley arrivant à échéance, celui-ci ne fut pas renouvelé malgré le soutien de nombreux universitaires américains. Après une active campagne, et sous la pression de l’opinion mondiale, ce contrat fut finalement reconduit pour un an.

(4) Lire Bernard Cassens « OGM, des académiciens juges et parties » le Monde Diplomatique, février 2003

(5)The Royal Society, « Genetically Modified Plants for Food Use » , Londres, septembre 1998 ; The British Medical Association, Board of Science, « The Impact of Genetic Modification on Agriculture, Food and health : an Interim statement », Londres, 1999 ; BMA, « The Health Impact of GM Crop Trials », Londres, novembre 2002.

(6) Canadian Broadcasting Company, CBC News, « Genetically modified canola becoming a weed » 22 juin 2002

(7) C’est ce qui ressort d’un rapport de la Soil Association du 16 septembre 2002, cité dans le document collectif « OGM : Opinion Grossièrement Manipulée », Inf’OGM, Fondation Charles-Leopold-Meyer pour le progrès de l’homme, Paris, octobre 2002
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