interprétation, analyse de poèmes, de romans, d'essais, de thérories...
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interprétation, analyse de poèmes, de romans, d'essais, de thérories...
Je vois ici et là, dans d'autres rubriques, des références littéraires, philosophiques ou politiques qui s'interprètent différemment. Il m'a semblé donc judicieux de créer cette rubrique afin de nourrir ces analyses. Je n'ai pas le temps ce matin mais vous pouvez commencer
Invitée- Ne lez'ine pas avec les mots !
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Re: interprétation, analyse de poèmes, de romans, d'essais, de thérories...
prendre son pied...
Le pied vient de l'argot du XIXe siècle. Il désignait une part, une ration, un 'compte' que les voleurs réservaient sur leur butin pour leurs complices.
En 1878, "j'en ai mon pied" voulait dire "j'en ai mon compte, j'ai ma ration".
C'est ce sens de 'ration', exagéré, qui a permis ensuite de dire d'une femme qui "prend sa ration" qu'elle en a eu pour son compte lorsqu'elle a fait l'amour. Car cette expression a longtemps été réservée à la gent féminine avant, plus récemment, de s'étendre au genre humain tout entier.
Karibou- Lez'arde sur le forum
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Re: interprétation, analyse de poèmes, de romans, d'essais, de thérories...
cleis a écrit :
Ne t'inquiéte pas Tankara je sais les interprétations diverses et multiples, à diverses époques, des oeuvres de notre grand Baudelaire que j'admire par ailleurs.
Il n'empêche que sa misogynie est latente, comme beaucoup d'ècrivains de l'époque romantique, et ses textes sur le sapphisme quelque peu ambigus.
On pourra en reparler si tu veux mais je crains que nous passions notre temps à "sodomiser le coléoptére".
Il me semble avoir publié sur ce forum "les amies" de Verlaine, lui avait compris qui nous étions car il était homo, pas Baudelaire qui conserve cette vision bourgeoise et idyllique de la femme.
Et là nous revenons au sexe car Paul Verlaine savait qu'elle était l'importance du plaisir , même avec les femmes. Il en est de même de Musset qui, avec Georges Sand, a su écrire l'importance de la sexualité, jusqu'à l'extréme dans les choses de la vie. Je ne suis pas certaine que notre cher Charles ait dépassé le stade du rêve et de la construction poétique.
Comme je te l'avais dit, je vais te répondre ici car je ne suis pas d'accord avec ton analyse ou plutôt, bien qu'elle ne soit pas fausse car la littérature anime la subjectivité, je n'ai pas ressenti la même chose.
En effet, chez Baudelaire, dans les Fleurs du Mal, ou dans poèmes en prose ou même dans mon coeur mis à nu, La femme est le contraire du dandy. Donc elle fait horreur : "la femme naturelle est abominable" in mon coeur mis à nu. Cependant, la femme a une position centrale dans les Fleurs du Mal. Sous le signe du paradoxe, le femme devient un jeu métaphorique dans ce recueil où elle est assimilée donc, là je te rejoins, à ce qui est obsessionnel, vampirique, empreint de souillure et de péché originel.
Cependant, comme elles sont justement un enjeu métaphorique de sa poésie à double postulation, elles sont aussi une ligne matricielle qui redonne espoir quand elles sont sous le signes du fard, de l'accoutrement figurant l'artifice. "la femme accomplit une espèce de devoir en s'appliquant à paraître magique et surnaturelle, il faut qu'elle étonne, qu'elle charme, idole, elle doit se dorer pour être adorée" in éloge du maquillage. De plus il a trois grandes figures féminines dans Les fleurs du Mal, qui sont les trois grandes figures amoureuses de sa vie, qu'il a fantasmées et transcandées dans toute son oeuvre. Jeanne Duval, la mulâtresse, qui incarne les rêves de la sensualité, Marie Daubrun, image vacillante entre perversité et fraternité et Madame Sabatier, amour platonique se défaisant affreusement dés l'approche de la chair. Il y a aussi d'autres représentations féminines mais ces trois dernières sont des matrices.
Enfin, tout ceci pour dire que le pluralisme des femmes chez Baudelaire renvoie une appréhension dans tous les sens du termes qui dépasse, je pense, une simple misogynie, et sont vecteurs d'autre chose...car la femme devient nécessité mais fatalité, tentation au risque de la perdition. Plus précisément, chez Baudelaire, la femme est placée sous le signe de l'art : Pour lui désirer une femme, c'est désirer peindre, créer et c'est aussi risquer la défaite. Ainsi pour Baudelaire la sexualité devient une dérobade, la sexualité des femmes devenant une dérive. Ce qui est différent de dire qu'il était frustré . Baudelaire est obsédé par l'Eve fautive et damnatrice, soupçonneux de voir en presque toutes des vénus de sang et de chair.
Cependant, d'autres femmes ont une place différente se sont les lesbiennes. Pour Baudelaire la lesbienne est à la femme ce que le dandy est à l'homme. Lesbos n'est pas le reflet d'un passé mais celui d'un présent où il admire la solitude et les amours stériles empreintes de véritables sensualités., chercheuses d'infini.
Donc, pour Baudelaire, la misogynie est hors propos, les femmes sont un vecteur, une matrice de la poésie fracturée : Tentation parmi des tentations, adorables et méprisables, comme des ersatz menteurs de l'idéalité perdue, la femme rapproche l'enjeu fondamental de l'art et de l'existence chez Baudelaire. Elle pose et impose en effet dans l'épreuve de la passion, des questions chez Baudelaire : N'y a-t-il que la mort comme compagne fidèle ? Le vide est-il toujours la fin inéluctable ? La fin est-elle l'enjeu de la quête d'infini ?
Chez Verlaine la femme est vue de manière différente, car les femmes deviennent un enjeu poétique qui touche la sensualité et l'impressionnisme du désir. Il ne les aimait pas, il les contemplait. Baudelaire n'était pas dans la contemplation mais dans l'élucidation, il n'était pas dans le plaisir mais au delà ou en deçà, dans sa poésie.
Heu non, non le boulot ne me manque pas lol.
Invitée- Ne lez'ine pas avec les mots !
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Re: interprétation, analyse de poèmes, de romans, d'essais, de thérories...
Bayer ou bailler aux corneilles ?
Pas de mystère plus longtemps c'est bayer aux corneilles.
Que signifie cette expression, littéralement ? :
Regarder en l'air, rester sans rien faire.
Quelle est l'origine de cette expression ? :
Le verbe bayer qui signifie "avoir la bouche ouverte" ne doit pas être confondu avec bailler.
Quant aux corneilles, au XVIe siècle, elles désignaient des objets insignifiants, sans importance. Ce terme pouvait aussi bien désigner l'oiseau , présent en grande quantité à cette époque, que le fruit du cornouiller .
Pas de mystère plus longtemps c'est bayer aux corneilles.
Que signifie cette expression, littéralement ? :
Regarder en l'air, rester sans rien faire.
Quelle est l'origine de cette expression ? :
Le verbe bayer qui signifie "avoir la bouche ouverte" ne doit pas être confondu avec bailler.
Quant aux corneilles, au XVIe siècle, elles désignaient des objets insignifiants, sans importance. Ce terme pouvait aussi bien désigner l'oiseau , présent en grande quantité à cette époque, que le fruit du cornouiller .
Invitée- Ne lez'ine pas avec les mots !
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Re: interprétation, analyse de poèmes, de romans, d'essais, de thérories...
Le titre de Samuel Beckett, En attendant Godot...
Petit rappel de la pièce : Il s'agit de deux gars, Vladimir et Estragon, qui arrivent à un endroit car ils ont rendez-vous avec un type qui doit les sauver de leur situation misérable. Cependant ce type n'arrive jamais.
Godot vient de l'anglais "God", signifiant Dieu et du suffixe "ot", venant de l'ancien français, signifiant "petit". Il attendent donc le petit dieu. Belle pièce où se joue la tragédie humaine où la transcendance n'arrive jamais et où les mots se disent sans pouvoir élucider la communication directe, celle-ci restant simplement et affreusement phatique. Une tragédie du langage, profondément humaine, se heurtant à ce vide immense.
Petit rappel de la pièce : Il s'agit de deux gars, Vladimir et Estragon, qui arrivent à un endroit car ils ont rendez-vous avec un type qui doit les sauver de leur situation misérable. Cependant ce type n'arrive jamais.
Godot vient de l'anglais "God", signifiant Dieu et du suffixe "ot", venant de l'ancien français, signifiant "petit". Il attendent donc le petit dieu. Belle pièce où se joue la tragédie humaine où la transcendance n'arrive jamais et où les mots se disent sans pouvoir élucider la communication directe, celle-ci restant simplement et affreusement phatique. Une tragédie du langage, profondément humaine, se heurtant à ce vide immense.
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arcenciel- Lez'er moi entrer !
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Emploi : Commerciale
Loisirs : Squash, tennis, musique, théâtre, opéra, expo, cinéma etccc
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