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Assia Djebar à l'Académie Française

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Assia Djebar à l'Académie Française Empty Assia Djebar à l'Académie Française

Message par Styx Ven 23 Juin 2006, 23:27

Assia Djebar sous la Coupole
LE MONDE | 23.06.06 | 16h03 • Mis à jour le 23.06.06 | 16h13

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-787327,0.html?xtor=RSS-3246


Un an après son élection à l'Académie française, le 16 juin 2005, au fauteuil du professeur Georges Vedel, la romancière Assia Djebar a été accueillie hier par Pierre-Jean Rémy et a prononcé son discours d'intronisation. L'auteur de Femmes d'Alger dans leur appartement (Le Livre de poche) est le premier écrivain du Maghreb à siéger sous la Coupole.


Née en 1936 à Cherchell, à l'ouest d'Alger, elle a écrit en français de nombreux livres - romans, nouvelles, théâtre, essais -, traduits en vingt et une langues. Elle y traite de l'histoire algérienne, de la condition des femmes et des conflits linguistiques.

Pierre-Jean Rémy et Assia Djebar ont souligné le caractère symbolique d'une élection qui marque la reconnaissance de la question coloniale au coeur de cette institution. "En cette période si grise de la pensée où une même langue de bois s'étend à tous les domaines du discours (...), en ce lieu qui demeure l'un des ultimes refuges d'une vraie liberté de pensée, je sais qu'il peut être difficile d'évoquer le destin d'une Algérienne dont tant de frères sont morts sous des balles françaises", a affirmé Pierre-Jean Rémy.

Après avoir vigoureusement rappelé les maux de la colonisation, la romancière a, comme dans ses livres, rendu hommage à son père, instituteur dans un village de montagne, ainsi qu'aux femmes de sa lignée maternelle et à leur art de la parole.

L'universitaire, qui enseigne depuis 2001 au département d'études françaises de New York University, a salué ses maîtres intellectuels et les savants originaires de sa terre et de l'Andalousie arabe, de saint Augustin à Averroès ou Ibn Khaldoun.

Avant cette séance sous la Coupole, sur un ton moins formel, Assia Djebar s'est réjouie d'occuper le fauteuil de Georges Vedel, doté du numéro cinq : "Un chiffre précieux, puisqu'il évoque pour moi le symbole de la main de Fatma."

Catherine Bédarida
Article paru dans l'édition du 24.06.06


Pour lire le discours d'Assia Djebar :

http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20060623/787149_discours-assiadjebar.pdf

Une Algérienne et une militante sous la Coupole
Assia Djebar, figure de l'émancipation au Maghreb, a fait hier son entrée officielle à l'Académie française
.

par Edouard LAUNET
QUOTIDIEN : vendredi 23 juin 2006

http://www.liberation.fr/page.php?Article=392537

L'Institut de France ne cesse d'innover, comme pris de frénésie. Le mois dernier, l'audacieuse Académie des beaux-arts décidait d'accueillir en son sein deux photographes, et ce cent soixante-sept ans seulement après l'invention du daguerréotype ! Voici maintenant l'Académie française qui, jetant son bonnet par-dessus les moulins, tend son fauteuil n° 5 à une femme algérienne, romancière et figure de l'émancipation au Maghreb : Assia Djebar. Hier, un an après son élection, l'auteure de Femmes d'Alger dans leur appartement a été reçue sous la Coupole par Pierre-Jean Rémy, avec tous les flonflons de rigueur.

Jusqu'à ce jour, les rapports de l'Académie avec l'Algérie se limitaient peu ou prou à avoir compté parmi ses membres le duc d'Aumale, conquérant de la smala d'Abd el-Kader en 1843. Depuis hier, les habits verts peuvent se prévaloir de frayer avec une native de Cherchell (à 150 kilomètres d'Alger) au brillant parcours : Normale sup à Paris, une quinzaine de romans, un engagement dans la francophonie, une carrière de prof de littérature française aux Etats-Unis depuis 1997.

Théâtre, cinéma... L'oeuvre d'Assia Djebar, 69 ans, est plus connue à l'étranger qu'en France. La carrière d'écrivaine de cette fille d'instituteur a débuté avec la Soif (1956), les Impatients (1958) et les Enfants du nouveau monde (1962), dans lequel l'héroïne milite pour le changement politique et les droits des femmes. Assia Djebar a également travaillé pour le théâtre et le cinéma, son film la Nouba des femmes du mont Chenoua recevant le prix de la Critique internationale en 1979 au Festival de Venise. Dans les années 90, avec des ouvrages comme le Blanc de l'Algérie (1996) ou Oran, langue morte, la romancière évoque la violence dans son pays et le sort des femmes prises dans l'étau intégriste.

Evidemment, la nouvelle académicienne n'est pas tombée dans son fauteuil par accident. Ce genre de distinction est toujours le fruit d'un long travail et le signe d'une grande ambition. En 1999, l'écrivaine, commandeur des arts et lettres, avait déjà été élue à l'Académie royale de Belgique (au siège de Julien Green). Par ailleurs, elle avait été désignée par Pierre Bérégovoy, alors ministre des Affaires sociales, comme représentante de l'émigration algérienne pour siéger au conseil d'administration du Fonds d'action sociale, dans les années 80. Comme l'a gentiment fait remarquer Pierre-Jean Rémy dans son discours de réception : «Vous êtes en voie de devenir un notable, madame, et, si le mot vous choque trop, je dirai une notabilité.» NOTABILITE : «Personne notable, influente dans une société déterminée», selon le dictionnaire de l'Académie.

Et de quatre. L'Académie, donc. Le nouvel honneur échu à l'écrivaine avait cependant un coût : elle a dû faire hier l'éloge de son prédécesseur, le juriste Georges Vedel, ce qui ne fut pas de la tarte. «Comme auteur, souligna Djebar, c'est surtout en droit constitutionnel et en droit administratif qu'il innova, ainsi par exemple, son manuel datant de 1949, réimprimé en 1994...».

Assia Djebar avait été élue en juin 2005 au second tour, obtenant 16 voix, contre 11 à l'écrivain Dominique Fernandez. Son entrée sous la Coupole porte à quatre le nombre de femmes défendant la cause de la langue française à la pointe de l'épée : Jacqueline de Romilly a rejoint la jeune assemblée en novembre 1988, Hélène Carrère d'Encausse en décembre 1990, et Florence Delay en décembre 2000. La toute première femme à l'Académie française avait été, en 1980, Marguerite Yourcenar qui, elle aussi, lorgnait l'Institut depuis les Etats-Unis.
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