Première fois

En novembre l’année dernière, après sa rupture avec Thomas, Adeline et moi se sommes rapprochées (un peu de trop avec le recul). Pourquoi ? Je ne sais trop. Peut-être avait-elle besoin de parler et je lui ai tendu la main. Puis au fil des semaines, ça a dégénéré. Comment ? Je ne sais plus mais ça a bouleversé notre amitié. C’était un lundi, elle m’a draguait ce que je croyais être de la drague. Jusqu’au 21 janvier, nous nous prenions par la taille, je lui caressai la cuisse. Je me souviens même d’une fois où elle travaillait et elle avait la main sur ses genoux. Je promenai ma main sur ses cuisses quand elle trouva la sienne et se promena jusqu’à atteindre son poignet. Et là elle me dit :
-Stop ! Arrête !
-Mais tu aimes ça, pas vrai ?
-Oui néanmoins je frisonne de partout, regarde j’ai la chair de poule.
-Différents frissons existent : ceux de peur, de froid ou encore de …
-de plaisir évidement.
-C’est bien ce que j’espérais.
Je sentis mon cœur chaviré de bonheur.
Certes tout cal a bien changé maintenant. La métamorphose a eu lieu la semaine du 20 au 24 janvier. Moi depuis le début janvier, je ne savais plu où j’en étais. Je sentais une transformation opérée dans mes sentiments. A la rentrée des vacances d’hiver, j’avais prévue de lui parler mais tellement de choses se sont passées qui m’en ont empêchées. Ce fameux lundi 20 janvier, j’ai écrit une lettre ; la voici.

« J’ai pensé à elle tout le week-end. Jour et nuit. J’en dormais plus. J’ai réfléchi à notre amour, à nous et j’en étais venu à la conclusion que notre amour était possible si on se le rendait possible, comme elle le disait. Mais moi pour nous je ne pouvais plus rien y faire sauf attendre sa décision.
Et ce matin, je pense trop précipitamment je suis allée la voir. Je la prends par la taille et elle me repousse en me disant : Arrête ! Je ne supporte pas tes caresses. Je suis partie sans dire un seul mot. Puis maintenant, je suis malheureuse. Je ressens un goût amer pour la vie. Je ne lui ai toujours pas parlé depuis.
Cet après-midi, je suis là sur ma chaise affalé. Je la regarde, elle me même pas, tellement occupée par je ne sais quoi. Plein de questions me trottent dans la tête : Pourquoi a-t-elle réagi ainsi ? Qu’ai-je fais. Que puis-je faire maintenant ? Va-t-elle me quitter ? ».

Ce que j’avais prédit la veille arriva le lendemain. Le matin, tout semblait aller normalement. Mais l’après-midi fut plus douloureux. Nous arrivons en cours, je m’installe à ma place et j’attends avec impatience son arrivée. Elle arrive cinq minutes en retard et s’assoit anormalement derrière moi. Je me retourne, lui demande si ça va et me réponds une chose inintelligible qui n’a aucune importance à mes yeux. Deux heures plus tard, nous sortons enfin prendre une pause. A peine de retour en cours, je me mets en face d’elle, pose ma main sur son genou qu’elle retire immédiatement et lui dit :
-Et nous, où en est-on ?
-Ecoute, il faut que je te parle.
-Oui, je t’écoute.
-Voilà, nous deux pour moi ce n’était qu’un jeu. Et c’est impossible.
Mes mains se mettent à trembler, ma gorge se noue. Je trouve le courage de lui répliquer :
-Pas pour moi.
Je me retourne et sens les larmes me montaient aux yeux. Je puis vous dire que la fin du cours a été pénible.
Le mercredi et le jeudi, je me remettais doucement de ma blessure quand le vendredi, j’appris qu’Adeline sortait avec JC ; mon cœur se brisa une nouvelle fois. Pour la première fois que je tombais amoureuse, c’était d’une part d’une autre fille et de plus elle ne m’aimait pas autant que moi. Les deux premiers jours de la semaine suivante, j’ai essayé le plus possible de les éviter. Mais le mercredi elle me demanda à parler.
-Je crois avoir fait une connerie.
-Laquelle ?
-Sortir avec JC. Mes sentiments se brouillent dans ma tête.
-Tu sais mieux que moi ce que tu ressens pour lui. Le pire c’est que JC a l’air d’être sincère avec toi.
-Je le pense aussi.
Je la prends par les épaules, la regarde fixement dans les yeux et scrute son visage. Je dévie mon regard.
-Vu mes sentiments vis-à-vis de toi, j’aurai fait n’importe quoi pour vous séparer mais ne pouvant te forcer à m’aimer, je n’ai rien fait. Je ne veux que ton bonheur, alors que ce soit lui ou un autre qui te l’apporte, peu m’importe.
Je descends mes mains sur sa taille et la fixe de nouveau. Elle se blottit dans mes bras, je la serre tout contre moi. Je lui embrasse délicatement le cou, elle frisonne. Elle me chuchote à l’oreille : « Merci d’être là pour moi ». Je souffle un « Je t’aime » quelle n’a pas du entendre. Au bout d’un moment, elle se retire de mon étreinte.
-Je lui parlerais cette après-midi.
-Comme tu veux.
-Merci encore.
Et elle s’en va.

Le lendemain, elle vient me voir et me dit :
-Je l’ai quitté.
-Sure de toi ?
-Oui.
Elle se glisse dans mes bras. Que j’aime être en contact avec elle, sentir son parfum, ses cheveux sur mon visage. Je pose ma tête dans son cou. Avec sa main, elle me caresse le dos. Je la laisse faire, je profite du moment. Elle relève la tête et me lance :
-A quoi tu penses ?
-Hum ! Rien de particulier.
-Menteuse. Je t’ai entendu hier quand tu m’as dit je t’aime.
-Ah ! Et alors ?
-Tu m’as manqué, mademoiselle.
Et elle revient se blottir dans mes bras.

Il est très beau ton texte. Est-ce autobiographique ?