"Un mauvais couplage entre recherche publique et privée
3 participants
Page 1 sur 1
"Un mauvais couplage entre recherche publique et privée
"Un mauvais couplage entre recherche publique et recherche privée"Benoît Legait, directeur de l’Ecole des Mines de Paris et Hervé Biausser, directeur de l’Ecole Centrale Paris. Publié le 04 février 2007Actualisé le 04 février 2007 : 12h56
(figaro)
Pourquoi la France accuse-t-elle un tel retard ?
La cause de ce retard doit être selon nous recherchée dans le mauvais couplage entre recherche publique et recherche privée, qui a pour conséquence une insuffisante exploitation de l’effort public de recherche par les entreprises.
Par exemple, seulement 15% des docteurs diplômés dans les laboratoires publics français environ commencent leur carrière en entreprise. Il faut noter que ce pourcentage dépasse 50% pour les 1.900 docteurs issus chaque année des Grandes Ecoles.
Le pourcentage de contrats industriels dans le financement de la recherche publique française n’est que d’environ 4% alors qu’il se situe entre 6 et 8 % dans l’Union Européenne, au Canada ou aux USA. Les Grandes Ecoles et le CEA parviennent à couvrir plus de 7% de leurs dépenses de recherche par des contrats, ce qui les met à la hauteur de la recherche internationale, contre 2,4% pour les universités, même si ces chiffres moyens cachent de grandes hétérogénéités entre établissements.
Seule la création d’entreprise s’est montrée, en France, particulièrement dynamique, puisque le rythme annuel a été multiplié par 3 entre 1995 et 2002. Ici aussi, le CEA, l’INRIA et les Grandes Ecoles sont les principaux vecteurs de ces créations.
Comme le souligne le Rapport Guillaume, ces liens étroits avec les milieux économiques permettent aux laboratoires publics de faire de la recherche de qualité. Ceci rejoint le constat que nous, directeurs d’établissements d’enseignement supérieur, faisons souvent : les laboratoires où les enseignants-chercheurs qui publient le plus ont des relations étroites avec les entreprises, sans doute en raison de leur inventivité, et de leur notoriété. Ces relations intenses font en outre remonter vers nos établissements des problèmes concrets non résolus qui portent souvent en germe des pistes prometteuses de recherche fondamentale.
Quelles recommandations pouvons-nous faire une fois ce diagnostic posé :
- Partant de l’évidence que ce sont les chercheurs qui font la recherche, nous estimons que la priorité est de donner aux établissements publics la capacité d’attirer et de retenir les très bons éléments. Il est urgent de faire évoluer les statuts des enseignants-chercheurs publics pour pouvoir payer les meilleurs d’entre eux au prix du marché international, et pour pouvoir moduler individuellement les obligations d’enseignement.
- Il faut encourager les partenariats entre laboratoires publics et privés selon une logique de financement sur projets. Les structures sont en place (Agence Nationale de la Recherche, Agence de l’Innovation Industrielle, Pôles de compétitivité) mais les moyens consacrés sont encore trop insuffisants. Pour favoriser le recrutement des jeunes docteurs par les entreprises, la proposition du MEDEF de prendre en compte le doctorat dans les conventions collectives va incontestablement dans le bon sens.
- Les moyens structurels (investissements, postes permanents) doivent être concentrés sur les domaines scientifiques et techniques en prise directe avec le développement économique, en particulier sur les Sciences de l’Ingénieur. De même, la recherche sur les activités de service et les sociétés de service doit être encouragée. Cela devrait être le rôle du Haut Conseil de la Science et de la Technologie créé par la loi d’avril 2006, d’affirmer les priorités de la France en matière de recherche, au service du développement économique du pays.
- l’Evaluation des laboratoires et des chercheurs, à la charge de la toute nouvelle Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES), doit tenir compte des apports économiques et sociétaux. Ce travail d’évaluation devra permettre d’identifier quelques pôles d’excellence en France, et de leur attribuer des moyens importants, comme le font les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, et plus récemment l’Allemagne.
Les Grandes Ecoles participent depuis leur création à la formation des futurs cadres des entreprises, au renouvellement des savoirs dans les domaines scientifique et technique, et à la création d’entreprises. Elles sont bien placées, comme le montre le rapport d’Henri Guillaume, pour répondre à l’enjeu primordial que représente pour la France le développement économique.
(figaro)
Pourquoi la France accuse-t-elle un tel retard ?
La cause de ce retard doit être selon nous recherchée dans le mauvais couplage entre recherche publique et recherche privée, qui a pour conséquence une insuffisante exploitation de l’effort public de recherche par les entreprises.
Par exemple, seulement 15% des docteurs diplômés dans les laboratoires publics français environ commencent leur carrière en entreprise. Il faut noter que ce pourcentage dépasse 50% pour les 1.900 docteurs issus chaque année des Grandes Ecoles.
Le pourcentage de contrats industriels dans le financement de la recherche publique française n’est que d’environ 4% alors qu’il se situe entre 6 et 8 % dans l’Union Européenne, au Canada ou aux USA. Les Grandes Ecoles et le CEA parviennent à couvrir plus de 7% de leurs dépenses de recherche par des contrats, ce qui les met à la hauteur de la recherche internationale, contre 2,4% pour les universités, même si ces chiffres moyens cachent de grandes hétérogénéités entre établissements.
Seule la création d’entreprise s’est montrée, en France, particulièrement dynamique, puisque le rythme annuel a été multiplié par 3 entre 1995 et 2002. Ici aussi, le CEA, l’INRIA et les Grandes Ecoles sont les principaux vecteurs de ces créations.
Comme le souligne le Rapport Guillaume, ces liens étroits avec les milieux économiques permettent aux laboratoires publics de faire de la recherche de qualité. Ceci rejoint le constat que nous, directeurs d’établissements d’enseignement supérieur, faisons souvent : les laboratoires où les enseignants-chercheurs qui publient le plus ont des relations étroites avec les entreprises, sans doute en raison de leur inventivité, et de leur notoriété. Ces relations intenses font en outre remonter vers nos établissements des problèmes concrets non résolus qui portent souvent en germe des pistes prometteuses de recherche fondamentale.
Quelles recommandations pouvons-nous faire une fois ce diagnostic posé :
- Partant de l’évidence que ce sont les chercheurs qui font la recherche, nous estimons que la priorité est de donner aux établissements publics la capacité d’attirer et de retenir les très bons éléments. Il est urgent de faire évoluer les statuts des enseignants-chercheurs publics pour pouvoir payer les meilleurs d’entre eux au prix du marché international, et pour pouvoir moduler individuellement les obligations d’enseignement.
- Il faut encourager les partenariats entre laboratoires publics et privés selon une logique de financement sur projets. Les structures sont en place (Agence Nationale de la Recherche, Agence de l’Innovation Industrielle, Pôles de compétitivité) mais les moyens consacrés sont encore trop insuffisants. Pour favoriser le recrutement des jeunes docteurs par les entreprises, la proposition du MEDEF de prendre en compte le doctorat dans les conventions collectives va incontestablement dans le bon sens.
- Les moyens structurels (investissements, postes permanents) doivent être concentrés sur les domaines scientifiques et techniques en prise directe avec le développement économique, en particulier sur les Sciences de l’Ingénieur. De même, la recherche sur les activités de service et les sociétés de service doit être encouragée. Cela devrait être le rôle du Haut Conseil de la Science et de la Technologie créé par la loi d’avril 2006, d’affirmer les priorités de la France en matière de recherche, au service du développement économique du pays.
- l’Evaluation des laboratoires et des chercheurs, à la charge de la toute nouvelle Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES), doit tenir compte des apports économiques et sociétaux. Ce travail d’évaluation devra permettre d’identifier quelques pôles d’excellence en France, et de leur attribuer des moyens importants, comme le font les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, et plus récemment l’Allemagne.
Les Grandes Ecoles participent depuis leur création à la formation des futurs cadres des entreprises, au renouvellement des savoirs dans les domaines scientifique et technique, et à la création d’entreprises. Elles sont bien placées, comme le montre le rapport d’Henri Guillaume, pour répondre à l’enjeu primordial que représente pour la France le développement économique.
fitzouille- Ne lez'ine pas avec les mots !
- Nombre de messages : 6893
Localisation : idf
Emploi : docteur es science au chômage (à vendre)
Loisirs : piscine taichi lecture
Date d'inscription : 31/05/2005
Re: "Un mauvais couplage entre recherche publique et privée
Assez surprenant cet article ... A aucun moment il n'évoque les PRES alors qu'il y en a de plus en plus et qu'ils vont clairement changer le paysage de l'enseignement supérieur...
Taz91- Ne lez'ine pas avec les mots !
- Nombre de messages : 11886
Age : 39
Localisation : 92
Date d'inscription : 05/06/2005
Re: "Un mauvais couplage entre recherche publique et privée
je sais c'est vraiment bizarre ...
mais bon pres ne changeront pas tout
il y a une pesanteur des institutions très forte
mais bon pres ne changeront pas tout
il y a une pesanteur des institutions très forte
fitzouille- Ne lez'ine pas avec les mots !
- Nombre de messages : 6893
Localisation : idf
Emploi : docteur es science au chômage (à vendre)
Loisirs : piscine taichi lecture
Date d'inscription : 31/05/2005
Re: "Un mauvais couplage entre recherche publique et privée
Pour celles qui ont l'impression que l'on parle chinois : PRES = Pole de Recherche et d'Enseignement Supérieur.
http://www.recherche.gouv.fr/discours/2006/pres.htm
Fitzouille, je ne vois pas le rapport entre PRES et pesanteur des institutions, que veux-tu dire ?... :scratch:
http://www.recherche.gouv.fr/discours/2006/pres.htm
Fitzouille, je ne vois pas le rapport entre PRES et pesanteur des institutions, que veux-tu dire ?... :scratch:
Taz91- Ne lez'ine pas avec les mots !
- Nombre de messages : 11886
Age : 39
Localisation : 92
Date d'inscription : 05/06/2005
Re: "Un mauvais couplage entre recherche publique et privée
pardon je crois que j'ai fait un raccourcie un peu trop grand ...
les profs, les maitres de conf, les labo ne voient pas toujours l'avantage des PRES ...
si je retrouve le débat la dessus je te l'envoie (merci pour le lien)
les profs, les maitres de conf, les labo ne voient pas toujours l'avantage des PRES ...
si je retrouve le débat la dessus je te l'envoie (merci pour le lien)
fitzouille- Ne lez'ine pas avec les mots !
- Nombre de messages : 6893
Localisation : idf
Emploi : docteur es science au chômage (à vendre)
Loisirs : piscine taichi lecture
Date d'inscription : 31/05/2005
Re: "Un mauvais couplage entre recherche publique et privée
N'oublions pas non plus le maigre budget public alloué à la recherche dans ce pays et la demande essentielle (je dirai même essencielle) d'indépendance (donc du privé mais pas que) des chercheurs. Ce n'est pas seulement d'un point de vue factuel -les maigres insertions des jeunes diplômés dans le monde de l'entreprise etc.- qu'il faut penser cela mais aussi sur la base de principes : quelle recherche voulons-nous, quelle place accorder à celle-ci dans la société et le monde du travail, quelles sont les prérogatives du Public et de l'Etat... ?
Nonette- Ne se Lez pas faire
- Nombre de messages : 1629
Age : 46
Date d'inscription : 13/08/2006
Sujets similaires
» Pour la retraite anticipée, un salarié devra prouver qu'il est "usé"
» Film à aller voir ... "Survivre avec les loups"
» Revue de presse
» Sarkozy "persiste et signe" sur le rôle social des religions
» Mégaconcert Techno Trance "unighted by cathy guetta"
» Film à aller voir ... "Survivre avec les loups"
» Revue de presse
» Sarkozy "persiste et signe" sur le rôle social des religions
» Mégaconcert Techno Trance "unighted by cathy guetta"
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|