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Prosper Mérimée écrivait : « la chair est triste et j’ai lu tous les livres ».

Moi, je n’ai pas lu tous les livres et ne suis pas non plus historienne, ce qui implique à priori que j’ai pu, dans le texte qui suit, commettre quelques erreurs historiques, ou bien me livrer à des interprétations jugées inexactes par ceux ou celles qui pensent détenir le savoir universel. Je les rassure, mon propos n’est pas « paroles d’évangile » et de ce fait, j’accepterai volontiers les remarques justifiées dans la mesure ou l’on restera dans les limites de la convivialité.

Toutefois qu’il me soit permis d’ajouter que l’histoire n’étant pas une science exacte, j’ai écrit ces textes avec beaucoup de modestie.
Non, Monsieur Mérimée, moi je ne suis pas triste car en tant que lesbienne ma chair éclate de joie et c’est pour cela que j’ai voulu rendre hommage à Sappho qui, il y a 2600 ans, a révélé ce qu’était l’amour entre femmes dans toute sa splendeur.
Alors arrière les censeurs et autres moralisateurs, il y a 2000 ans que vous nous opprimez avec des doctrines sans aucun fondement historique, en conséquence, au nom de la vérité et du respect des autres, laissez-nous vivre et nous aimer en paix !





SOMMAIRE


1) Préambule


2) La Grèce historique


3) La religion, les mœurs, les femmes

 
4) La vie de Sappho


5) Œuvres et enseignements de Sappho

 
6) Iconographie du VIe siècle avant J-C. au Ier  siècle

 
7) Iconographie du XIVe siècle au XVIIIe  siècle en Occident

 
8) Iconographie des XIXe et XXe siècles

 







PRÉAMBULE

Vouloir écrire quelques lignes sur Sappho n’est pas une sinécure car déjà son seul nom prête à d’innombrables discussions. Est-ce bien Sapphô, ou Sapho, Sapfô ou Saphon ou bien encore Psapphô et pourquoi ne pas préférer Psapph’ comme elle-même aimait à se nommer en dialecte de l’île de Lesbos.
Je souhaite donc éviter, si possible, de rentrer dans les querelles d’historiens plus ou moins autorisés, et surtout plus ou moins partiaux dans leurs recherches en fonction des causes qu’ils voulaient et veulent encore défendre. Ainsi certains prétendirent au 19°siècle que cette grande dame de l’histoire universelle n’avait jamais existé, et on alla jusqu’à la confondre avec une prostituée du même nom.
Nous avons choisi de conserver la forme ionienne-attique de son nom en grec moderne soit Σαπφώ qui se transcrit en caractères romains par Sappho.

En fait ce qui est certain c’est que nous savons fort peu de choses sur Sappho.

La raison principale étant que peu de traces historiques sont parvenues jusqu’à notre époque ainsi, sur les neufs livres de poèmes qu’elle écrivit, et qui comptaient en totalité plus de douze mille lignes, nous n'en connaissons à peine six cent en fragments épars.
Evidemment le temps est passé par là, mais aussi il ne faut pas oublier qu’à partir du V° siècle av.JC (juste après Sappho) Athènes passe du libéralisme antique à une sorte de moralisme outrancier dont les femmes sont les premières victimes. Viendront ensuite les guerres et les vicissitudes de l’histoire (des poèmes de Sappho écrits sur parchemin furent retrouvés en Egypte ayant servi à fabriquer des cercueils) et pour terminer les censeurs de nos religions modernes achèveront, si l’on peut dire, l’autodafé même jusqu’au début du 20° siècle en Occident.
Il semble que Sappho soit née à la fin du VII°siècle avant JC et qu’elle vécut assez longtemps jusqu’au milieu du VI° siècle.
Avant de rassembler les pauvres morceaux de la vie exceptionnelle de la « dixième muse », comme la nommait Platon, voyons un peu le contexte par la géographie et l’histoire.
Toutefois disons de suite, que la renommée de Sappho fut immense, durant toute l'Antiquité, comme en témoigne l'illustration que j'ai mise au début de ce texte. C'est une peinture murale retrouvée à Pompéi et qui date du 1°siècle de notre ère, soit quelques 500 ans après sa mort. Elle fût honorée à Rome et même dans le monde "moderne", et ce n’est qu’au 11°siècle, que les pères de l'église déclenchèrent la répression impitoyable contre elle et que le pape Grégoire VII fit détruire tous les documents qui citaient les poèmes de Sappho.

LA GRECE HISTORIQUE


Le pays qu’aujourd’hui nous nommons la Grèce est le reste d’une myriade de territoires entourant la mer Egée en faisant ainsi une sorte de lac intérieur et qui étaient habités par diverses peuplades.
Selon certains historiens 2000 ans avant notre ère, un peuple du Nord ( celte, germanique ?) vint s’établir dans le sud de la presqu’île des Balkans (Grèce actuelle), les îles et la côte orientale de l’Asie Mineure et devint en quelque sorte le germe fédérateur du pays.
Ce fait est extrêmement important pour comprendre que toutes ces régions ont vécu durant plus de deux mille ans dans la même culture. Et les grecs anciens, tels Homère et plus tard Hérodote, ne font aucune différence entre l’ Europe et l’Asie.
Pour fixer les idées voici une carte moderne mais qui reflète à peu près ce qu’était le monde égéen et indique surtout la position de l’île de Lesbos où naquit et vécut Sappho. Les territoires teintés de jaune représentant l’empire grec.








Il est important de préciser que ces tribus helléniques qui envahissent le pourtour de la mer Egée intègrent parfaitement les populations autochtones et même s’approprient plus ou moins leur culture, voire leur religion, le plus bel exemple étant la Crète.
On sait également que les ioniens qui s’établissent d’abord en Thessalie iront plus tard conquérir le nord-est de l’Asie Mineure et également Lesbos.
Petit clin d’œil à l’histoire en disant que les ancêtres de Sappho ont vraisemblablement participé à la guerre de Troie.
A noter au passage cet hymne à la beauté mais surtout à l’amour qu’écrit Sappho en hommage à Hélène, cause de cette prise de l’Hellespont.

"Les uns aiment la cavalerie, d'autres l'infanterie, d'autres la marine.
Pour moi, je crois qu'ici, sur cette terre noire,
Ce qui est le plus beau, c'est pour chacun ce qu'il aime.
Et il est simple, très simple de me comprendre :
Hélène, qui, pour la beauté ne se comparait à aucune mortelle,
A quitté son homme irréprochable,
Et lui détruisit Troie, ville sacrée, tout entière, pour la reprendre.
Elle oublia ses enfants, ses chers rejetons, parce que dans ses filets
Cypris l'avait enlevée.
Facile, facile est le cœur de l'homme
Il veut avoir dans l'instant ce que veut sa tête
Je me suis rappelé mon palais qui me manque.

J'aurais plus de joie à entendre sonner son pas
A voir la gloire splendide de son visage
Que les armes des Lydiens, les chars et les batailles.
Je sais, la perfection n'est pas de ce monde
Mais ce que nous poursuivons n'est que peu de chose."


Comme mon propos n’a aucune vanité historique nous passerons sur la Grèce royale et conquérante que chanta Homère pour n’en retenir qu’un point important : la formation de la cité, polis en grec, qui va être la base de la structure politique, sociale, administrative et même culturelle de « l’empire » grec qui désormais entoure la moitié de la Méditerranée. Car en fait « l’état » grec n’existe pas chaque cité est indépendante, elle possède un territoire bien défini et ses propres structures sociales et politiques. Unique point commun, la religion mais souvent les pratiques sont différentes. Ces sortes de « principautés » se font même parfois la guerre. Les plus célèbres sont Spartes, Delphes, Milet, Thèbes et bien sûr Athènes qui possède entre autres, l’île de Lesbos.

Petit à petit la société grecque s’est transformée.

Les aristocrates, charpente de l’état, ont perdu leur pouvoir en même temps que leurs immenses domaines agricoles. En effet, la Cité prend de plus en plus d’importance et fait passer le pays d’une civilisation rurale à un mode de vie et d’organisation urbaine.

Ajoutons que la province d’Attique dont Athènes est la capitale comptait au V°siècle quelques 500 000 habitants dont seulement 1/10° était constitué de « citoyens » possédant tous les pouvoirs, toutes les richesses, le « reste », si l’on peut dire, étant des « esclaves » ou bien des « métèques » (étrangers) qui n’avaient dans la plupart des cas aucunement « droit de cité ».

Les « nouveaux riches » sont des industriels, des commerçants, des banquiers, des bourgeois pourrait-on dire, souvent issus du peuple, mais aussi des nobles qui se sont adaptés. Or c’est bien connu la puissance financière donne très souvent le goût du pouvoir et puis il faut aussi admettre qu’en cette fin du VII° siècle le pays traverse une période sombre que certains poètes appelleront même « l’âge du fer ». Sappho arrive sur terre juste à cette époque.
Devant cette sorte de vacance du pouvoir et de l’autorité, la Cité va passer entre les mains des "tyrans."
Ce terme voulait dire que le pouvoir était concentré dans les mains d’un seul homme parfois même élu démocratiquement, mais aussi auto-proclamé. Certains tyrans, au moins au début, s’attacheront à préserver les valeurs de la démocratie, mais tous entendent bien exercer, de droit, leur autorité même par la force si besoin est.

Et c’est le cas à Lesbos où Myrsilos doit faire face à l’hostilité des aristocrates de l’île, dont la famille de Sappho, ainsi que du poète Alcée éternel amoureux platonique de notre héroïne et qui comme elle, subira l’exil.

L’Acropole, est le monument symbolique d’Athènes. Implantée à l’époque mycénienne elle fut rénovée et agrandie de façon grandiose durant la vie de Sappho au VII° et VI° siècles.

Voici un dessin de Taylor datant de 1878, oeuvre d'imagination bien évidemment mais qui donne une idée de l’édifice.








LA RELIGION, LES MŒURS, LES FEMMES




Il est bien difficile en quelques lignes de résumer 1000 ans d’histoire de la Grèce car il y a, par exemple, autant de différence dans le mode de vie et les croyances entre les VII° et IV° siècles hellènes qu’il y en a chez nous entre le Moyen Age et Louis XIV, et l’on peut même dire qu’au niveau de la liberté, les femmes étaient mieux traitées au VII° siècle qu’elles ne le furent plus tard.
De plus l’unité territoriale n’existant pas, ce qui est vrai pour Athènes dans ce domaine ne l’est pas pour Sparte ou Milet et même pour Lesbos. Nous nous bornerons donc à quelques généralités.

Les Grecs n'étaient pas dévoués à leurs mythes avec la foi aveugle exigée par les religions orientales. Ils les tiennent exactement pour ce qu'ils sont : symbolisme et allégories.
A l’inverse des systèmes religieux contemporains, la mythologie grecque n’est pas basée sur la croyance aveugle et dominatrice mais plus sur la réflexion et l’intellect. D’autre part la liturgie est assez souple et chacun accommode sa croyance à condition de respecter les Dieux.
De plus cette religion, si on peut l’appeler ainsi, n’est pas mortifère mais est plus basée sur la vie, la joie et le bonheur d’être sur terre. En fait, on croit en des mythes, on les vénère, mais on sait que ce sont uniquement des mythes à valeur surtout symbolique, mais qu’il faut honorer par précaution.
Autre caractéristique : la place de la femme dans cette religion est prépondérante, tant dans la représentation du mythe que par le fait que les dieux et les déesses se marient et font des enfants, mais aussi elle donne aux déesses une grande indépendance dans leur comportement.

Les femmes dans la mythologie grecque jouent des premiers rôles d'une grande importance, chargés de significations profondes : Athéna, déesse de la Pensée, des Arts et des Sciences, et puis parfois
de la Guerre, Aphrodite, déesse de la Beauté et de l’Amour, Déméter, déesse des Moissons etc……






Aphrodite callipyge



Un exemple caractéristique de la « religion » grecque est Héra. C’est la mère de tous les dieux car elle est l’épouse de Zeus mais elle est aussi sa sœur, beau cas d’inceste, et elle enfante seule Arès pour se venger des infidélités de son époux. Tout cela n’est pas grave pour les Grecs et, ils en font la déesse symbole de la famille et de la maternité !
Ce symbolisme est bien difficile à assimiler par nos esprits cartésiens et judéo-chrétiens, toutefois une chose est certaine : la position de la femme dans la société grecque n’a rien à voir avec les figures brillantes de la légende.
Il est vraisemblable que l’homme grec de l’antiquité n’était pas machiste au sens moderne du terme mais il ne pouvait concevoir que l’épouse soit autre chose que l’instrument de la pérennité de la famille et par voie de conséquence de la Cité.
Ainsi mariée dés la puberté (minimum de 15 ans), l’épouse se retrouvait dans le gynécée avec comme seule et unique fonction de faire des enfants et de gérer le foyer. Entourée d’esclaves et parfois de quelques concubines (pallaké) elle sortait peu et rarement seule. Elle n’avait bien évidemment aucun droit civique et son éducation se limitait au chant et à un peu de poésie enseignés par les esclaves puisque les filles citoyennes n'ont pas droit à l'enseignement officiel, qui est d'ailleurs dispensé par des écoles privées dirigées par un maître et des professeurs qui sont payés par les familles.
Quant au mariage il est arrangé et décidé par le "kyrios" (tuteur légal) de la jeune fille, qui en plus de sa virginité parfaite doit apporter une dote souvent fort conséquente.

A noter que l’avortement est tout fait légal, pour préserver le patrimoine familial, à la condition que, comme le prescrit Aristote, il soit pratiqué « avant que le fœtus n’ait vie et sentiment ».
Cet état de liberté surveillée de l’épouse et même des jeunes filles est particulièrement appliqué à Athènes et en Grèce continentale, à l’exception de Sparte où, avant le mariage, les filles sont regroupées dans des communautés plus ou moins militaires, comme les garçons, mais jouissent d’une grande liberté même en matière sexuelle; et puis dans les Iles et à Lesbos, entre autres, où les femmes bénéficient d’une certaine tolérance ce qui explique pour partie le succès de Sappho à Mytilène.
A ce sujet Marie Delcourt en 1939 dans son ouvrage sur Périclès (495-429) cite ce texte d’un athénien donnant son avis au moment où celui-ci quitte sa femme légitime pour se mettre en ménage avec Aspasie, courtisane célèbre originaire de Milet :
« Personne n’aurait trouvé mauvais que Périclès aimât des jeunes gens, ni qu’il traitât mal sa première femme, mais on était scandalisé qu’il considérât la seconde comme un être humain, qu’il vécût avec elle au lieu de la reléguer dans le gynécée, qu’il invitât chez lui des amis avec leurs femmes (le pluriel est important). Tout cela était trop étonnant pour être naturel et Aspasie était trop brillante pour être honnête femme. »
Je pense que cela résume parfaitement la façon dont les Athéniens concevaient le mariage et la place de l’épouse qui néanmoins est l’objet d’un respect profond de la part de son époux mais aussi de la société en général car elle est le gage de la pérennité de la cité.


De plus il faut aussi relativiser, le gynécée athénien n’est pas un harem et les épouses peuvent se rendre librement aux bains, à l’Agora pour faire le marché et même participer à des fêtes comme les Thesmophories enfin divers auteurs nous rapportent que ces dames n’étaient pas toujours d’une fidélité irréprochable ce que l’on peut aisément comprendre.

Le divorce est légal et même, si la plupart du temps il est le fait du mari, quelques femmes battues ou maltraitées obtiennent gain de cause auprès de « l’archonte » sorte de juge social.

A noter également que l’inceste n’est pas interdit par la loi mais fortement désapprouvé par la morale. Toutefois « l’endogamie » c’est à dire le mariage au sein du groupe familial est même recommandé, ainsi un oncle peut très bien épouser sa nièce, la seule condition c’est que les époux ne soient pas nés de la même mère.

Ce qui précède concerne évidemment les femmes « citoyennes » c’est à dire mariées avec un citoyen d’Athènes. Ce n’est pas la majorité puisque la plus grande partie des femmes se répartie en trois autres catégories qui ont en commun avec les précédentes de n’avoir aucun droit civique :

- les esclaves, c’est le plus grand nombre. Elles ont été faites prisonnières au cours des guerres de conquêtes ou bien achetées à des marchands d’esclaves. Leurs origines sont très diverses, certaines pouvant être grecques. Elles sont chargées d’exécuter les tâches de la vie quotidienne. Il semble que beaucoup soient assez cultivées pour connaître le chant et la poésie.

- les pallaké, ce sont les concubines qui vivent au foyer avec la femme légitime. Elles n’ont pas de statut très précis. Elles assistent la maîtresse et sont à la disposition du maître. Beaucoup proviennent de familles citoyennes pauvres qui n’ont pu payer la dot indispensable pour le mariage. Elles sont le plus souvent rémunérées et leurs enfants peuvent, si le maître, le décide avoir le « droit de cité »

- les prostituées, on pourrait dire que la prostitution est une institution de la cité, ainsi Solon ( 640- 558 a.JC) contemporain de Sappho, ouvrira même des bordels d’état. Le but étant de permettre aux hommes de satisfaire leurs besoins sexuels en dehors du couple légal. Certains auteurs évoquent aussi une prostitution destinée aux femmes (Platon ?). Toutefois il y a une hiérarchie dans ce commerce du corps, ainsi les pauvres pornai du Céramique n’ont rien à voir avec les hétaïrai riches et cultivées comme Aspasie qui devint l’épouse de Périclès ou bien la célèbre Phryné, maîtresse et modèle de Praxitèle le sculpteur.





Une femme grecque comme l'imaginait Alma Tadema ( 1836 - 1912 ) peintre anglais au 19° siècle


Il nous est difficile aujourd’hui d’appréhender dans sa globalité la place exacte de la femme dans la société grecque, et je pense que ce sujet mérite un développement beaucoup plus approfondi.

De ce qui précède, on peut déduire évidemment que sur le plan sexuel les rapports entre mari et épouse sont souvent limités à la reproduction de l’espèce, l’homme trouvant auprès des courtisanes ou bien auprès de jeunes garçons la satisfaction de son érôs car la pédérastie est parfaitement admise, et bien qu’elle soit interdite la prostitution des jeunes gens est courante et tolérée. Remarquons un point important dans les rapports pédérastiques : il y le maître, l'éraste, et le disciple, l'éromène, qui paye son éducation et sa protection avec son corps, si l’on peut dire.

L’amour entre personnes du même sexe est donc en Grèce une pratique courante et si l’homosexualité masculine est plus connue et donc admise, cela tient surtout à l’effacement total des femmes de la vie de la cité.
Ce qui se passe dans le gynécée ne peut être mis sur la place publique, mais il est certain que le confinement de plusieurs femmes : épouse, concubines, esclaves a dû favoriser inéluctablement les amours féminines.
En outre à Sparte la vie en communauté des jeunes filles peu vêtues, voire totalement nues, se prêtait parfaitement aux caresses juvéniles entre filles.
L’homosexualité féminine est aussi vieille que l’humanité(peintures rupestres de la vallée du Rhin vieilles de 13 000 ans qui représentent un couple de femmes) et sa pratique était courante dans l’antiquité, aussi bien à Athènes qu’à Sparte ou à Rome plus tard ( malgré les interdits). Il faudra attendre l’arrivée des religions monothéistes pour en faire un acte contre nature en condamnant ses adeptes ou bien en les considérant comme des malades.
On peut donc sans crainte dire que les « historiens » qui affirment depuis des siècles que Sappho fut exilée pour atteinte aux "bonnes" mœurs n’est qu’un grossier mensonge homophobe.


Comme nous le verrons plus loin les causes véritables des exils et du désaveu de Sappho par les dirigeants athéniens sont exclusivement dues au fait qu’elle apporte la connaissance, donc la liberté, aux femmes et aux épouses tout particulièrement, mettant ainsi en danger les structures vitales de la Cité.



L'agora, le marché aux esclaves













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