LeZinterim
présente :
Prosper
Mérimée
écrivait : « la chair est triste et
j’ai lu tous les livres ».
Moi,
je n’ai pas lu tous les livres
et ne suis pas non plus historienne, ce qui implique à
priori que j’ai pu, dans
le texte qui suit, commettre quelques erreurs historiques, ou bien me
livrer à
des interprétations jugées inexactes par ceux ou
celles qui pensent détenir le
savoir universel. Je les rassure, mon propos n’est pas
« paroles d’évangile »
et de ce fait, j’accepterai volontiers les remarques
justifiées dans la mesure
ou l’on restera dans les limites de la
convivialité.
Toutefois
qu’il me soit permis d’ajouter que
l’histoire n’étant
pas une science exacte, j’ai écrit ces textes avec
beaucoup de modestie.
Non,
Monsieur Mérimée,
moi je ne suis pas triste car en tant que lesbienne ma chair
éclate de joie et
c’est pour cela que j’ai voulu rendre hommage
à Sappho qui, il y a 2600 ans, a
révélé ce
qu’était l’amour entre femmes dans toute
sa splendeur.
Alors
arrière les
censeurs et autres moralisateurs, il y a 2000 ans que vous nous
opprimez avec
des doctrines sans aucun fondement historique, en
conséquence, au nom de la
vérité et du respect des autres, laissez-nous
vivre et nous aimer en paix !
Vouloir écrire quelques
lignes sur Sappho n’est pas une
sinécure car déjà son seul nom
prête à d’innombrables discussions.
Est-ce bien
Sapphô, ou Sapho, Sapfô ou Saphon ou bien encore
Psapphô et pourquoi ne pas
préférer Psapph’ comme
elle-même aimait à se nommer en dialecte de
l’île de
Lesbos.
Je souhaite
donc éviter, si possible, de
rentrer dans les querelles d’historiens plus ou moins
autorisés, et surtout
plus ou moins partiaux dans leurs recherches en fonction des causes
qu’ils
voulaient et veulent encore défendre. Ainsi certains
prétendirent au 19°siècle
que cette grande dame de l’histoire universelle
n’avait jamais existé, et on
alla jusqu’à la confondre avec une
prostituée du même nom.
Nous avons
choisi de conserver la forme
ionienne-attique de son nom en grec moderne soit
Σαπφώ qui se transcrit en
caractères romains par Sappho.
En fait ce qui
est certain c’est que nous
savons fort peu de choses sur Sappho.
La raison principale
étant que peu de traces historiques
sont parvenues jusqu’à notre époque
ainsi, sur les neufs livres de poèmes
qu’elle écrivit, et qui comptaient en
totalité plus de douze mille lignes, nous
n'en connaissons à peine six cent en fragments
épars.
Evidemment le
temps est passé par là, mais
aussi il ne faut pas oublier qu’à partir du
V° siècle av.JC (juste après
Sappho) Athènes passe du libéralisme antique
à une sorte de moralisme
outrancier dont les femmes sont les premières victimes.
Viendront ensuite les
guerres et les vicissitudes de l’histoire (des
poèmes de Sappho écrits sur
parchemin furent retrouvés en Egypte ayant servi
à fabriquer des cercueils) et
pour terminer les censeurs de nos religions modernes
achèveront, si l’on peut
dire, l’autodafé même jusqu’au
début du 20° siècle en Occident.
Il semble que
Sappho soit née à la fin du
VII°siècle avant JC et qu’elle
vécut assez longtemps jusqu’au milieu du
VI°
siècle.
Avant de
rassembler les pauvres morceaux de
la vie exceptionnelle de la « dixième muse
», comme la nommait Platon, voyons
un peu le contexte par la géographie et l’histoire.
Toutefois
disons de suite, que la renommée
de Sappho fut immense, durant toute l'Antiquité, comme en
témoigne
l'illustration que j'ai mise au début de ce texte. C'est une
peinture murale
retrouvée à Pompéi et qui date du
1°siècle de notre ère, soit quelques 500
ans
après sa mort. Elle fût honorée
à Rome et même dans le monde
"moderne", et ce n’est qu’au
11°siècle, que les pères de
l'église
déclenchèrent la répression
impitoyable contre elle et que le pape Grégoire VII
fit détruire tous les documents qui citaient les
poèmes de Sappho.
LA
GRECE HISTORIQUE
Le pays
qu’aujourd’hui nous nommons la Grèce est
le reste
d’une myriade de territoires entourant la mer Egée
en faisant ainsi une sorte
de lac intérieur et qui étaient
habités par diverses peuplades.
Selon certains
historiens 2000 ans avant
notre ère, un peuple du Nord ( celte, germanique ?) vint
s’établir dans le sud
de la presqu’île des Balkans (Grèce
actuelle), les îles et la côte orientale de
l’Asie Mineure et devint en quelque sorte le germe
fédérateur du pays.
Ce fait est
extrêmement important pour
comprendre que toutes ces régions ont vécu durant
plus de deux mille ans dans
la même culture. Et les grecs anciens, tels Homère
et plus tard Hérodote, ne
font aucune différence entre l’ Europe et
l’Asie.
Pour
fixer les idées voici une carte
moderne mais qui reflète à peu près ce
qu’était le monde égéen et
indique
surtout la position de l’île de Lesbos
où naquit et vécut Sappho. Les
territoires teintés de jaune représentant
l’empire grec.
Il est
important de préciser que ces tribus helléniques
qui envahissent
le pourtour de la mer Egée intègrent parfaitement
les populations
autochtones et même s’approprient plus ou moins
leur culture, voire
leur religion, le plus bel exemple étant la Crète.
On
sait
également que les ioniens qui
s’établissent d’abord en Thessalie iront
plus tard conquérir le nord-est de l’Asie Mineure
et également Lesbos.
Petit
clin d’œil à l’histoire en
disant que les ancêtres de Sappho ont vraisemblablement
participé à la guerre de Troie.
A
noter au passage cet hymne à la beauté mais
surtout à l’amour qu’écrit
Sappho en hommage à Hélène, cause de
cette prise de l’Hellespont.
"Les uns
aiment la cavalerie, d'autres l'infanterie, d'autres la marine.
Pour moi,
je crois qu'ici, sur cette terre noire,
Ce qui est
le plus beau, c'est pour chacun ce qu'il aime.
Et il est
simple, très simple de me comprendre :
Hélène,
qui, pour la beauté ne se comparait à aucune
mortelle,
A
quitté son homme irréprochable,
Et lui
détruisit Troie, ville sacrée, tout
entière, pour la reprendre.
Elle oublia
ses enfants, ses chers rejetons, parce que dans ses filets
Cypris
l'avait enlevée.
Facile,
facile est le cœur de l'homme
Il veut
avoir dans l'instant ce que veut sa tête
Je me suis
rappelé mon palais qui me manque.
J'aurais
plus de joie à entendre sonner son pas
A voir la
gloire splendide de son visage
Que les
armes des Lydiens, les chars et les batailles.
Je sais, la
perfection n'est pas de ce monde
Mais ce que
nous poursuivons n'est que peu de chose."
Comme
mon propos n’a aucune vanité historique nous
passerons sur la Grèce
royale et conquérante que chanta Homère pour
n’en retenir qu’un point
important : la formation de la cité, polis en grec, qui va
être la base
de la structure politique, sociale, administrative et même
culturelle
de « l’empire » grec qui
désormais entoure la moitié de la
Méditerranée. Car en fait «
l’état » grec n’existe pas
chaque cité est
indépendante, elle possède un territoire bien
défini et ses propres
structures sociales et politiques. Unique point commun, la religion
mais souvent les pratiques sont différentes. Ces sortes de
«
principautés » se font même parfois la
guerre. Les plus célèbres sont
Spartes, Delphes, Milet, Thèbes et bien sûr
Athènes qui possède entre
autres, l’île de Lesbos.
Petit
à petit la société grecque
s’est transformée.
Les
aristocrates, charpente de l’état, ont perdu leur
pouvoir en même temps
que leurs immenses domaines agricoles. En effet, la Cité
prend de plus
en plus d’importance et fait passer le pays d’une
civilisation rurale à
un mode de vie et d’organisation urbaine.
Ajoutons
que la
province d’Attique dont Athènes est la capitale
comptait au V°siècle
quelques 500 000 habitants dont seulement 1/10°
était constitué de «
citoyens » possédant tous les pouvoirs, toutes les
richesses, le «
reste », si l’on peut dire, étant des
« esclaves » ou bien des «
métèques » (étrangers) qui
n’avaient dans la plupart des cas aucunement
« droit de cité ».
Les
« nouveaux riches » sont des
industriels, des commerçants, des banquiers, des bourgeois
pourrait-on
dire, souvent issus du peuple, mais aussi des nobles qui se sont
adaptés. Or c’est bien connu la puissance
financière donne très souvent
le goût du pouvoir et puis il faut aussi admettre
qu’en cette fin du
VII° siècle le pays traverse une période
sombre que certains poètes
appelleront même « l’âge du fer
». Sappho arrive sur terre juste à
cette époque.
Devant
cette sorte de vacance du pouvoir et de
l’autorité, la Cité va passer entre les
mains des "tyrans."
Ce
terme voulait dire que le pouvoir était concentré
dans les mains d’un
seul homme parfois même élu
démocratiquement, mais aussi auto-proclamé.
Certains tyrans, au moins au début, s’attacheront
à préserver les
valeurs de la démocratie, mais tous entendent bien exercer,
de droit,
leur autorité même par la force si besoin est.
Et
c’est le
cas à Lesbos où Myrsilos doit faire face
à l’hostilité des aristocrates
de l’île, dont la famille de Sappho, ainsi que du
poète Alcée éternel
amoureux platonique de notre héroïne et qui comme
elle, subira l’exil.
L’Acropole,
est le monument symbolique d’Athènes.
Implantée à l’époque
mycénienne
elle fut rénovée et agrandie de façon
grandiose durant la vie de Sappho
au VII° et VI° siècles.
Voici
un dessin de Taylor datant de 1878, oeuvre d'imagination bien
évidemment mais qui donne une idée de
l’édifice.
LA
RELIGION, LES MŒURS, LES FEMMES
Il
est bien difficile en quelques lignes de résumer 1000 ans
d’histoire de
la Grèce car il y a, par exemple, autant de
différence dans le mode de
vie et les croyances entre les VII° et IV°
siècles hellènes qu’il y en
a chez nous entre le Moyen Age et Louis XIV, et l’on peut
même dire
qu’au niveau de la liberté, les femmes
étaient mieux traitées au VII°
siècle qu’elles ne le furent plus tard.
De plus l’unité territoriale
n’existant pas, ce qui est vrai pour Athènes dans
ce domaine ne l’est
pas pour Sparte ou Milet et même pour Lesbos. Nous nous
bornerons donc
à quelques généralités.
Les Grecs n'étaient pas dévoués
à
leurs mythes avec la foi aveugle exigée par les religions
orientales.
Ils les tiennent exactement pour ce qu'ils sont : symbolisme et
allégories.
A l’inverse des systèmes religieux contemporains,
la
mythologie grecque n’est pas basée sur la croyance
aveugle et
dominatrice mais plus sur la réflexion et
l’intellect. D’autre part la
liturgie est assez souple et chacun accommode sa croyance à
condition
de respecter les Dieux.
De plus cette religion, si on peut l’appeler
ainsi, n’est pas mortifère mais est plus
basée sur la vie, la joie et
le bonheur d’être sur terre. En fait, on croit en
des mythes, on les
vénère, mais on sait que ce sont uniquement des
mythes à valeur surtout
symbolique, mais qu’il faut honorer par précaution.
Autre
caractéristique : la place de la femme dans cette religion
est
prépondérante, tant dans la
représentation du mythe que par le fait que
les dieux et les déesses se marient et font des enfants,
mais aussi
elle donne aux déesses une grande indépendance
dans leur comportement.
Les
femmes dans la mythologie grecque jouent des premiers rôles
d'une
grande importance, chargés de significations profondes :
Athéna, déesse
de la Pensée, des Arts et des Sciences, et puis parfois
de la
Guerre, Aphrodite, déesse de la Beauté et de
l’Amour, Déméter, déesse des
Moissons etc……
Aphrodite
callipyge
Un
exemple caractéristique de la « religion
» grecque est Héra. C’est la
mère de tous les dieux car elle est
l’épouse de Zeus mais elle est
aussi sa sœur, beau cas d’inceste, et elle enfante
seule Arès pour se
venger des infidélités de son époux.
Tout cela n’est pas grave pour les
Grecs et, ils en font la déesse symbole de la famille et de
la
maternité !
Ce
symbolisme est bien difficile à assimiler par nos esprits
cartésiens et
judéo-chrétiens, toutefois une chose est certaine
: la position de la
femme dans la société grecque n’a rien
à voir avec les figures
brillantes de la légende.
Il est vraisemblable que l’homme grec de
l’antiquité n’était pas
machiste au sens moderne du terme mais il ne
pouvait concevoir que l’épouse soit autre chose
que l’instrument de la
pérennité de la famille et par voie de
conséquence de la Cité.
Ainsi mariée dés la puberté (minimum
de 15 ans), l’épouse se retrouvait dans le gynécée
avec comme seule et unique fonction de faire des enfants et de
gérer le
foyer. Entourée d’esclaves et parfois de quelques
concubines (pallaké)
elle sortait peu et rarement seule. Elle n’avait bien
évidemment aucun
droit civique et son éducation se limitait au chant et
à un peu de
poésie enseignés par les esclaves puisque les
filles citoyennes n'ont
pas droit à l'enseignement officiel, qui est d'ailleurs
dispensé par
des écoles privées dirigées par un
maître et des professeurs qui sont
payés par les familles.
Quant au mariage il est arrangé et
décidé par le "kyrios"
(tuteur légal) de la jeune fille, qui en plus de sa
virginité parfaite doit apporter une dote souvent fort
conséquente.
A
noter que l’avortement est tout fait légal, pour
préserver le
patrimoine familial, à la condition que, comme le prescrit
Aristote, il
soit pratiqué « avant que le
fœtus n’ait vie et sentiment ».
Cet
état de liberté surveillée de
l’épouse et même des jeunes filles est
particulièrement appliqué à
Athènes et en Grèce continentale, à
l’exception de Sparte où, avant le mariage, les
filles sont regroupées
dans des communautés plus ou moins militaires, comme les
garçons, mais
jouissent d’une grande liberté même en
matière sexuelle; et puis dans
les Iles et à Lesbos, entre autres, où les femmes
bénéficient d’une
certaine tolérance ce qui explique pour partie le
succès de Sappho à
Mytilène.
A ce sujet Marie Delcourt en 1939 dans son ouvrage sur
Périclès (495-429) cite ce texte d’un
athénien donnant son avis au
moment où celui-ci quitte sa femme légitime pour
se mettre en ménage
avec Aspasie, courtisane célèbre originaire de
Milet :
« Personne
n’aurait trouvé mauvais que
Périclès aimât des jeunes gens, ni
qu’il
traitât mal sa première femme, mais on
était scandalisé qu’il
considérât la seconde comme un être
humain, qu’il vécût avec elle au
lieu de la reléguer dans le gynécée,
qu’il invitât chez lui des amis
avec leurs femmes (le pluriel est important). Tout cela
était trop
étonnant pour être naturel et Aspasie
était trop brillante pour être
honnête femme. »
Je pense que cela résume parfaitement la
façon dont les Athéniens concevaient le mariage
et la place de l’épouse
qui néanmoins est l’objet d’un respect
profond de la part de son époux
mais aussi de la société en
général car elle est le gage de la
pérennité de la cité.
De
plus il faut aussi relativiser, le gynécée
athénien n’est pas un harem et les
épouses peuvent se rendre librement aux bains, à
l’Agora pour faire le marché et
même participer à des fêtes comme les
Thesmophories
enfin divers auteurs nous rapportent que ces dames
n’étaient pas
toujours d’une fidélité
irréprochable ce que l’on peut aisément
comprendre.
Le
divorce est légal et même, si la plupart du temps
il est le fait du
mari, quelques femmes battues ou maltraitées obtiennent gain
de cause
auprès de « l’archonte
» sorte de juge social.
A
noter également que l’inceste n’est pas
interdit par la loi mais fortement désapprouvé
par la morale. Toutefois « l’endogamie
»
c’est à dire le mariage au sein du groupe familial
est même recommandé,
ainsi un oncle peut très bien épouser sa
nièce, la seule condition
c’est que les époux ne soient pas nés
de la même mère.
Ce
qui précède concerne évidemment les
femmes « citoyennes » c’est à
dire
mariées avec un citoyen d’Athènes. Ce
n’est pas la majorité puisque la
plus grande partie des femmes se répartie en trois autres
catégories
qui ont en commun avec les précédentes de
n’avoir aucun droit civique :
-
les
esclaves,
c’est le plus grand nombre. Elles ont
été faites prisonnières au cours
des guerres de conquêtes ou bien achetées
à des marchands d’esclaves.
Leurs origines sont très diverses, certaines pouvant
être grecques.
Elles sont chargées d’exécuter les
tâches de la vie quotidienne. Il
semble que beaucoup soient assez cultivées pour
connaître le chant et
la poésie.
-
les
pallaké, ce
sont les concubines qui vivent au foyer avec la femme
légitime. Elles
n’ont pas de statut très précis. Elles
assistent la maîtresse et sont à
la disposition du maître. Beaucoup proviennent de familles
citoyennes
pauvres qui n’ont pu payer la dot indispensable pour le
mariage. Elles
sont le plus souvent rémunérées et
leurs enfants peuvent, si le maître,
le décide avoir le « droit de cité
»
-
les
prostituées, on
pourrait dire que la prostitution est une institution de la
cité, ainsi
Solon ( 640- 558 a.JC) contemporain de Sappho, ouvrira même
des bordels
d’état. Le but étant de permettre aux
hommes de satisfaire leurs
besoins sexuels en dehors du couple légal. Certains auteurs
évoquent
aussi une prostitution destinée aux femmes (Platon ?).
Toutefois il y a
une hiérarchie dans ce commerce du corps, ainsi les pauvres pornai
du Céramique n’ont rien à
voir avec les hétaïrai
riches et cultivées comme Aspasie qui devint
l’épouse de Périclès ou
bien la célèbre Phryné,
maîtresse et modèle de Praxitèle le
sculpteur.
Une femme grecque comme l'imaginait Alma
Tadema ( 1836 - 1912 ) peintre anglais au 19° siècle
Il
nous est difficile aujourd’hui
d’appréhender dans sa globalité la
place
exacte de la femme dans la société grecque, et je
pense que ce sujet
mérite un développement beaucoup plus approfondi.
De
ce qui précède, on peut déduire
évidemment que sur le plan sexuel les
rapports entre mari et épouse sont souvent
limités à la reproduction de
l’espèce, l’homme trouvant
auprès des courtisanes ou bien auprès de
jeunes garçons la satisfaction de son érôs
car la pédérastie
est parfaitement admise, et bien qu’elle soit interdite la
prostitution
des jeunes gens est courante et tolérée.
Remarquons un point important
dans les rapports pédérastiques : il y le
maître, l'éraste, et le
disciple, l'éromène, qui
paye son éducation et sa protection avec son corps, si
l’on peut dire.
L’amour
entre personnes du même sexe est donc en Grèce une
pratique courante et
si l’homosexualité masculine est plus connue et
donc admise, cela tient
surtout à l’effacement total des femmes de la vie
de la cité.
Ce
qui se passe dans le gynécée ne peut
être mis sur la place publique,
mais il est certain que le confinement de plusieurs femmes :
épouse,
concubines, esclaves a dû favoriser
inéluctablement les amours
féminines.
En outre à Sparte la vie en communauté des jeunes
filles
peu vêtues, voire totalement nues, se prêtait
parfaitement aux caresses
juvéniles entre filles.
L’homosexualité féminine est aussi
vieille
que l’humanité(peintures rupestres de la
vallée du Rhin vieilles de 13
000 ans qui représentent un couple de femmes) et sa pratique
était
courante dans l’antiquité, aussi bien à
Athènes qu’à Sparte ou à
Rome
plus tard ( malgré les interdits). Il faudra attendre
l’arrivée des
religions monothéistes pour en faire un acte contre nature
en
condamnant ses adeptes ou bien en les considérant comme des
malades.
On
peut donc sans crainte dire que les « historiens »
qui affirment depuis
des siècles que Sappho fut exilée pour atteinte
aux "bonnes" mœurs
n’est qu’un grossier mensonge homophobe.
Comme
nous le verrons plus loin les causes véritables des exils et
du désaveu
de Sappho par les dirigeants athéniens sont exclusivement
dues au fait
qu’elle apporte la connaissance, donc la liberté,
aux femmes et aux
épouses tout particulièrement, mettant ainsi en
danger les structures
vitales de la Cité.
L'agora,
le marché aux esclaves
Pour
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