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Condition féminine en Inde

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Condition féminine en Inde Empty Condition féminine en Inde

Message par gigi78 Dim 30 Sep 2007, 12:40

Les choses ont-elles évolué depuis ?

Extrait d'un numéro spécial "Inde" du Monde paru cet été.

Meurtres en série pour cause de dot


Chaque année, des milliers de femmes dans le monde sont torturées et tuées pour avoir désobéi à leur père, leur frère ou leur mari. Au Pakistan, une centaine de militantes féministes ont organisé, en mars 2001, une marche à travers le pays pour dénoncer ces « violences domestiques » et réclamer des moyens d’accès à la justice. En Inde, des milliers d’autres sont assassinées parce que leur dot se révèle insuffisamment rentable. Crimes d’honneur ou crimes d’argent, ces meurtres bénéficient souvent d’un soutien tacite des populations, de la complicité de la police, et de la mansuétude des juges.
Par Roland-Pierre Paringaux

Pour marquer le nouveau millénaire, 2001 a été décrétée Année de l’attribution du pouvoir à la femme (Women’s Empowerment Year) par les autorités indiennes. Dans un pays qui compte au bas mot un demi-milliard de femmes, le choix paraît judicieux. De la déesse Kali à Indira Gandhi, l’Inde passe pour un pays respectueux du droit des femmes et acquis à leur promotion.
Cette façade avenante ne rend que plus choquante la persistance de traditions criminelles, tout particulièrement celle de la dowry death (la mort pour cause de dot) qui, tous les ans, coûte la vie dans des circonstances atroces à des milliers de jeunes femmes. Le phénomène, loin de reculer, progresse partout dans l’indifférence et dans l’impunité. Pourtant, le code pénal le définit comme un acte criminel : « Lorsque la mort d’une femme est causée par des brûlures ou des blessures corporelles, ou lorsqu’elle intervient dans des circonstances anormales au cours des sept années suivant le mariage et qu’il est démontré que, peu avant la mort, la victime a été sujette à des actes de cruauté ou de harcèlement de la part de son mari ou de la famille de son mari, en relation avec une demande de dot ».
La dot, qui trouve son fondement dans la tradition hindouiste, visait à l’origine à dédommager par une dotation en argent, en or et en bijoux les filles qui n’héritaient pas du patrimoine foncier. Avec le temps, elle a connu une dérive marchande qui favorise le chantage, la cruauté et les crimes de la pire espèce. Sans distinction de classes sociales. L’ampleur du phénomène fut longtemps difficile à appréhender : les statistiques officielles ont toujours été succinctes et les médias souvent muets. Désormais, grâce au travail de l’équipe de Vimochana, une association de défense du droit de la femme basée à Bangalore, ce n’est plus le cas.
Depuis des années, ces bénévoles étaient intriguées par les statistiques de la police concernant les femmes mortes de « cause non naturelle »dans la ville et dans ses environs. Pour 1997, année du début de l’enquête, les 1 133 cas répertoriés se répartissaient ainsi : 157 crimes, 546 suicides (dont 224 par le feu) et 430 accidents (en majorité des « accidents de cuisine » dus à l’explosion de fourneaux à pétrole) (1). Faits troublants : plus des deux tiers des victimes avaient péri par le feu ; la grande majorité étaient des jeunes femmes de dix-huit à vingt-six ans récemment mariées ; elles seules semblaient être la proie de cette vague d’ « accidents de cuisine » qui, curieusement, épargnaient leurs belles-mères et leurs belles-sœurs.
Ce n’est pas tout : la police retrouvait rarement les fourneaux incriminés et, dans bien des cas, les jeunes femmes admises à l’hôpital avaient les cheveux imbibés de kérosène et des traces de coups. Cela faisait beaucoup. Mais pas assez pour attirer l’attention des pouvoirs publics, du corps médical et de la presse.
Responsabilités du gouvernement

« Angoissées par ces morts atroces, et convaincues que les accidents et les suicides étaient en fait des meurtres prémédités, nous avons commencé à chercher la vérité derrière chacun de ces cas »
, raconte Mme Donna Fernandes, l’une des fondatrices de Vimochana. En 1997, elle lance une étude systématique qui durera plus de deux ans. Un travail d’autant plus significatif qu’il porte sur la ville de Bangalore, la « Silicone Valley » de l’Inde, la capitale de l’Etat de Karnataka, dans le Sud, où la tradition de la dot est moins forte que dans le Nord. Enfin, le gouvernement local fait des efforts notables pour la cause des femmes (2).
Au fur et à mesure de l’enquête, les statistiques de la brigade criminelle seront complétées par celles de l’hôpital Victoria. Puis par les entretiens avec les familles des victimes, pour les inciter à briser la loi du silence. « Au début, dit Kavitha, l’une des bénévoles de Vimochana, les parents refusaient de nous recevoir et de nous parler. Par peur et aussi par fatalisme. "La police, nous disaient-ils, est corrompue et la justice ne nous rendra pas notre fille. Laissez-nous." »
Progressivement, les langues vont se délier et les confessions devenir une litanie de drames stéréotypés. Le mariage, pour le meilleur et, très vite, pour le pire. La cupidité de la belle-famille et les coups du mari, pour de l’argent, pour un téléviseur, une poignée de roupies. Le refus déchaîne une cruauté poussée jusqu’à la mort : l’aspersion de carburant et la mise à feu, ou encore le suicide forcé.
Parmi les drames que racontent les femmes de Vimochana et des parents de victimes, on trouve celui de Prema (vingt-trois ans) mariée à un cousin alcoolique qui la battait quand son père ne lui donnait pas d’argent. Ce dernier, qui avait déjà perdu une fille dans des circonstances tragiques, payait. Jusqu’au 1er novembre 2000 où il refuse 50 000 roupies à son gendre. Le soir, sa fille est gravement brûlée et hospitalisée. D’après le mari, qui a disparu, c’est un « accident ». Avant de mourir, Prema aura la force de dire comment, avec l’aide de son frère, son mari l’a bâillonnée et ligotée avant de la livrer aux flammes.
Plus tard, c’est un paysan, Anjenappa, qui raconte comment il est allé repêcher le corps de sa nièce, Manjullama (dix-huit ans), dans un puits de leur village. Les beaux-parents ont parlé de suicide. La police n’a pas cherché plus loin. Or, depuis son mariage six mois plus tôt, Manjullama vivait un enfer. Elle était retournée dans sa famille, suppliant ses parents de payer la moto réclamée par son mari. Mais ils n’en avaient plus les moyens. Un arbitrage du conseil de village n’avait rien donné. Comme la place d’une femme est auprès de son mari, Manjullama avait rejoint le sien. Le soir même, elle était battue à mort et jetée dans le puits. L’autopsie a révélé une mâchoire cassée, des hématomes et des brûlures de cigarettes sur tout le corps.« Tout le village savait, mais personne ne témoignera », nous dit cet homme timide qui sans l’aide de Vimochana n’aurait jamais osé saisir la justice.
Des drames comme ceux-là, l’association en a recensé des centaines. La presse, longtemps discrète, les relate désormais quotidiennement. Ainsi le Deccan Herald du 11 février 2001 informait qu’« un jeune fonctionnaire du service des impôts, Sathish Kumar, est accusé d’avoir brûlé à mort sa femme, Lakshmi, parce qu’elle se montrait incapable de lui rapporter l’argent de ses parents (3) ». Selon la police, Sathish, qui avait épousé Lakshmi un an plus tôt, avait reçu à cette occasion de l’or et des bijoux d’une valeur de 200 000 roupies.
Les recherches de Vimochana confirment son postulat de départ, à savoir qu’une grande majorité des cas enregistrés comme accidents et suicides à Bangalore (une centaine par mois) sont en vérité des crimes prémédités et exécutés de sang-froid. « C’est particulièrement vrai dans le cas des classes moyennes et supérieures qui utilisent leur fortune pour influencer les conclusions des rapports », précise Donna Fernandes. Quant au commissaire adjoint M. Rudrappa, un fonctionnaire chargé de superviser ces cas, il nous dira que « pas plus de 2 % des accidents rapportés comme tels sont vraiment des accidents de cuisine ; les 98 % restants sont des crimes ».
L’enquête atteste que, bien souvent, les parents savent. Mais, prisonniers d’une culture patriarcale et de conventions sociales profondément enracinées, surtout dans les campagnes, ils sont paralysés.
Sathya, qui travaille aussi pour Vimochana, cite le cas de ce père exaspéré qui disait à sa fille : « Tu nous fais honte, retourne chez ton mari, c’est ton devoir. Et s’il te tue, tant pis. » Ainsi, malgré les souffrances évidentes et les risques mortels, père et mère renvoient généralement leur fille chez son époux. « L’essentiel, c’est le respect de la tradition et de l’ordre social, ajoute Sathya. Dans ce système, la femme compte peu et l’homme est rarement critiqué. S’il tue sa femme, beaucoup chercheront à l’excuser. Ils diront qu’elle était trop sensible ou trop coquette. Bref, si c’est arrivé, c’est que quelque chose n’allait pas chez elle. »
Sujet parfois tabou, la dowry deathn’en reste pas moins largement acceptée. « Cela concerne tout le pays et tous les milieux de la société », affirme Kavitha, pour qui « cette pratique bénéficie d’une complicité de fait des pouvoirs publics, notamment la police et la justice, qui joue en faveur du meurtrier ». Souvent, l’inaction de la police fait que le premier constat (First Information Report) dont dépendent les poursuites policière et judiciaire n’est même pas établi. Des parents sont dissuadés de porter plainte, des enquêtes sont sabotées, les procédures traînent.
Statuant sur le cas d’une jeune femme brûlée par sa belle-famille en août 2000, la Cour suprême de Karnakata a critiqué le travail de la police et des magistrats, soulignant que 94 % des poursuites de dowry crimes n’aboutissaient pas en raison d’un travail bâclé.
La Cour a également épinglé les médecins, qui ont un rôle crucial à jouer en certifiant par écrit qu’une victime est « mentalement et physiquement » en état ou non de faire une « dying declaration » (déclaration de mourant). L’absence de ce document, essentiel pour l’accusation, conduit généralement à l’annulation de la procédure. Donna Fernandes n’hésite pas à parler d’« une véritable industrie du dowry crime alimentée par la corruption ». Selon elle, « beaucoup de gens - policiers, personnel hospitalier, magistrats et intermédiaires - touchent au passage ». Ils se livrent parfois à de macabres surenchères pour faire - ou ne pas faire - tel ou tel acte.
Par quelle fatalité la vie de jeunes mariées est-elle devenue l’objet de ces marchandages sordides et de ces mises à mort inhumaines ? Les hypothèses ne manquent pas. Les uns invoquent le rôle purificateur du feu dans la mythologie hindoue, notamment dans le Ramayana (4). Pour d’autres, ce type d’assassinat trouverait ses racines dans la pratique hindoue du sati, l’immolation de la veuve sur le bûcher de son mari, abolie par les Britanniques. D’autres en appellent à la religion. A tort, semble-t-il. Bien sûr, le dowry crime tire profit d’une montée du fondamentalisme hindou, peu soucieux de promotion féminine. Mais, de l’avis général, cela ne relève pas de pratiques religieuses. D’autres encore mettent en avant la culture, la tradition, le poids du patriarcat.
Donna Fernandes fait valoir d’autres arguments. « En 1961, dit-elle, un Parlement libéral a passé une loi mettant la demande de dot hors la loi. Mais, d’une part, les mentalités n’ont pas évolué. D’autre part, de nouveaux facteurs, socio-économiques, sont venus compliquer la situation. Le mariage est devenu synonyme d’argent facile, la violence conjugale s’est banalisée. »
Pour cette militante cultivée, le développement de la mort pour cause de dot doit beaucoup à l’évolution rapide de la société indienne vers le matérialisme et le consumérisme. « Aucune forme de violence contre les femmes n’est plus directement liée aux structures économiques que la demande de dot, affirme-t-elle. Et cette violence ne peut qu’augmenter avec les nouvelles politiques économiques et les mesures de libéralisation qui consacrent l’éthique du consumérisme et la loi du marché. » « De ce point de vue, poursuit Mme Fernandes, la dévaluation de la femme sur le marché du mariage est complète, sa seule valeur ce sont les biens qu’elle apporte au foyer de son mari. Une fois ce capital épuisé, elle est réduite à l’état d’objet et bonne à jeter. » « Aujourd’hui, conclut-elle, l’indifférence et l’apathie montrent crûment que la vie d’une femme a peu de valeur lorsqu’elle n’a plus de valeur marchande. » Pour elle, les criminels ne sont pas les seuls responsables, « toute la collectivité est en cause ».
Par sa qualité et par sa portée médiatique, le travail de Vimochana a suscité, en avril 1999, la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les atrocités à l’encontre des femmes qui, pour l’essentiel, est arrivée aux mêmes constatations. Dans ses conclusions, la commission réclame notamment une plus grande rigueur policière et judiciaire, ainsi que la nomination d’un magistrat et d’un tribunal spécialisés.
Les autorités et l’opinion possèdent désormais deux documents importants pour se convaincre de la gravité du problème. Tout en restant prudent, comment ne pas être tenté de transposer la situation de Bangalore, qui concerne 6 millions d’habitants, à l’Inde tout entière, qui en compte un milliard. De plus, on sait que les dowry deaths n’ont cessé d’augmenter, depuis la fin des années 1980. Dans les Etats du Nord, traditionnellement les plus touchés (Uttar Pradesh, Rajasthan, Madhya Pradesh et Pendjab), mais aussi dans ceux du Sud, de l’Est et de l’Ouest. En mai 2000, le ministère de l’intérieur en évaluait le nombre à 13 612 dans tout le pays et pour les années 1998 et 1999. On est sans doute très loin du compte.
En fait, éradiquer cette pratique d’un autre âge n’est pas une priorité pour les dirigeants. Le rapport de la commission gouvernementale attend, depuis deux ans, d’être mis à l’ordre du jour du Parlement de Karnataka. « Dans les Forums internationaux, dit encore Kavitha, l’Inde est très forte pour les discours. Mais, concrètement, pour sauver des milliers de jeunes femmes innocentes de la mort, tout reste à faire. La volonté politique n’existe pas. »
Roland-Pierre Paringaux

Journaliste.
(1) En 1998, le nombre de crimes a augmenté et est passé à 1 248 cas. Pour les six premiers mois de 1999, les statistiques officielles ont comptabilisé 618 cas, soit plus de 100 cas par mois.
(2) En vertu d’une politique de discrimination positive, 33 % des sièges des panchayat (conseils de villages) de cet Etat sont statutairement réservés aux femmes.
(3) Deccan Herald, Bangalore, 11 février 2001.
(4) Légende hindoue commune aux pays de l’Asie du Sud-Est. La toute première version aurait été écrite entre 200 avant J.-C. et 200 après J.-C.
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Message par Christina Dim 30 Sep 2007, 18:18

l'inde est un magnifique pays que j'aimerais beaucoup visiter. Y parait que les gens y sont très accueillant mais, il y as ce que tu raconte dans ton post gigi78 et je ne sait pas si je serait capable d'affronter le regard d'un homme sans pensez qu'il fait peut-être parti de ceux qui traite les femmes de cette manière.

je ne comprend pas pourquoi tout cela, pensez a toute ces femmes qui vivent la-bas dans la souffrance, la crainte et la peur, me fait moi aussi un peut souffrire.
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Message par gigi78 Lun 01 Oct 2007, 15:29

D'un journal canadien :

« Éduquer une fille revient à arroser le jardin de son voisin », veut un dicton indien. « Les gens calculent qu’ils vont perdre de l’argent avec leur fille et en gagner avec leur garçon », résume Vrinda Dar, activiste indépendante qui a participé à l’organisation d’une manifestation contre la dot en mars dernier.

Conséquence directe de cette mentalité : 90 % des quelque 3,5 millions d’avortements effectués en Inde chaque année visent à empêcher la naissance d’une fille. Une clinique d’avortement a même adopté ce slogan : « Mieux vaut investir maintenant 5 000 roupies (167 $CAN) dans un avortement que de débourser plus tard 500 000 roupies (16 667 $CAN) pour une dot ! »

« En principe, les médecins n’ont pas le droit de dire le sexe de l’enfant à la mère. Mais dans la réalité, ils acceptent de le faire pour quelques centaines de roupies. Il n’y a rien d’écrit entre le médecin et la patiente et ils ne peuvent être poursuivis en justice », reconnaît le Dr P. K. Chaturvedi, du Centre de médecine communautaire de Cholapur, près de Varanasi.

Cette élimination massive touche particulièrement les États du nord et de l’ouest du pays. La proportion de filles par rapport aux garçons y oscille entre 79,3 et 87,8 femmes pour 100 hommes. C’est moins que la Chine et la Corée, qui comptent respectivement 88 et 86 femmes pour 100 hommes !

On commence à peine à s’inquiéter des conséquences de ce déséquilibre. Dans un article intitulé « Cheaper Than a Cow », de la revue américaine Ms. (printemps 2004), la journaliste Miranda Kennedy constate l’émergence d’un commerce d’esclaves sexuels de jeunes femmes et de fillettes dans des régions où les maîtresses comme les épouses deviennent tout simplement introuvables.

Pour contrer le phénomène, le gouvernement indien devra faire preuve de détermination, car la loi adoptée en 1994 pour interdire l'utilisation des tests d'amniocentèse et d’échographie pour déterminer le sexe du fœtus n’est pas appliquée dans les faits. Une volonté politique qui semble absente pour le moment.
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